Chapitre 19

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— Mais qu'est-ce qu'ils font, ces idiots ?

Nami souffla, exaspérée. Assise sur un gros rocher, elle regarda les nuages défiler au-dessus d'elle. Un réflexe reposant. Souvent, elle le faisait bien sûr pour surveiller les caprices des cieux mais elle aimait aussi admirer les formes qui émergeaient de cet amas blanc.

Elle balaya du regard la crique où ils avaient posé l'ancre. Une plage tout ce qu'il y a de plus banal, une foule de galets un peu plus loin, quelques rochers sur lesquels on pouvait s'installer. Un peu en retrait, le chemin qui menait à la ville. Et devant elle, la mer dorée qui embrassait la mer bleue.

Les deux heures s'étaient écoulées. C'était son groupe qui était rentré le plus tôt. Nami avait bien remarqué que Chopper n'appréciait pas particulièrement d'être traîné partout dans les magasins. Il s'était même échappé à la première occasion pour se rendre au stand de barbe à papa. Finalement, les deux revenaient les bras chargés d'affaires, de vêtements et même de souvenirs.

— Ils ne devraient pas tarder, remarqua Sanji.

— C'est sûr, yohohoho ! Laissons-les profiter de leur jeunesse !

— Mais on avait dit que l'escale ne devait pas durer longtemps, soupira Nami. Zou est encore loin. Et j'ai le sentiment que si on ne se dépêche pas, on va vraiment rester ici.

— Mais qu'est-ce qui te fait dire ça, Nami-san ?

La navigatrice haussa les épaules.

— Simple impression.

— Ne t'en fais pas. Je suis sûr qu'on repartira rapidement. Et si on ne repart pas tout de suite, ça me laissera le temps de vous préparer un cocktail bien frais, hein, Robin-chan ? chantonna le cuistot, la bouche en coeur.

— Ce sera avec plaisir, sourit Robin.

— Et nous, on pourra en avoir un ? demanda Chopper.

— Tu ne crois pas que tu t'es assez goinfré de sucreries ! s'agaça Sanji. C'est un cocktail spécial beauté du large. Vous, je vous ferai un truc plus tard.

Chopper le regarda d'un petit air triste, mais Sanji ne s'en formalisa pas.

— Il est où, l'autre paumé, au fait ?

— Dans le navire, il fait une sieste.

— Il ne daigne même pas rester avec nous ! Il a pas assez dormi ou quoi ?

Nami l'observa râler d'un oeil. Les querelles entre Sanji et Zoro étaient si fréquentes que personne ne s'en formalisait. Robin et Zoro avaient débarqué juste après le groupe du cuistot. En réalité, tout le monde était retourné au point de rendez-vous, à l'exception des deux capitaines.

— Alors, ces emplettes ?

La rousse se tourna vers Robin, assise sur le rocher à sa gauche. Un sourire fleurit son visage. Nami se sentait quand même beaucoup plus à l'aise avec Robin. L'excitation dont les autres faisaient preuve l'épuisait. Le calme de l'archéologue avait quelque chose de reposant.

— Très bonnes. J'ai acheté un superbe haut... Dingue ! Pas qu'un, d'ailleurs, ajouta-t-elle avec un petit clin d'oeil. Mais celui-là... Je te le montrerai quand on sera sur le navire. J'ai aussi pris du papier pour mes cartes et quelques souvenirs.

— Des souvenirs ?

— Bah, tu sais... Des babioles, ce genre de trucs... Un truc pour décorer notre chambre.

Robin acquiesça. Elles partageaient beaucoup de similitudes au niveau de leurs goûts.

— Notre bureau a déjà beaucoup de souvenirs, dit Robin.

Le Poisson d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant