Chapitre 22

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 Le vent serpentait entre les innombrables bras de la forêt. Une douce mélodie étouffée sifflait dans l'air. Le petit groupe, désormais accompagné de Charlie, progressait sous l'ombre protectrice des arbres. Le craquement des brindilles sur lesquelles ils posaient les pieds se mêlait au bruissement des feuilles. Quelques rayons de soleil perçaient l'épais parapluie d'émeraude qui trônait au-dessus d'eux, diffusant une lumière bienvenue. Parfois, le chant d'un oiseau perçait la brise, donnant un air idyllique au lieu.

Comme d'habitude, ils avançaient dans une relative bonne humeur. Usopp blaguait avec Chopper qui regardait tout avec émerveillement, Robin restait auprès de Zoro tout en discutant avec Nami, Brook et Franky étaient plutôt silencieux, à la fin du cortège. Charlie, quant à lui, ouvrait la marche, puisqu'il connaissait la route.

Juste derrière, Luffy marchait d'un pas guilleret. Son chapeau sur la tête, il sautillait presque en jetant des coups d'oeil à Law, juste à côté de lui. Ce dernier progressait sans un mot depuis le début. Il regardait droit devant lui, les mâchoires serrées mais l'air rêveur. Un joli contraste que Luffy observait avec curiosité et tendresse.

— Tu penses qu'il est vraiment comme ça, le gros poisson ? Comme il l'a dit, Yeux bleus ?

— Yeux bleus ? répéta Law, surpris.

— Bah oui, Machin, là ! dit Luffy en montrant Charlie du doigt.

Law lui tapa la main pour lui faire baisser le bras. Heureusement, Charlie ne semblait pas avoir entendu la remarque de Luffy. Ce dernier grimaça et fronça les sourcils en regardant le chirurgien.

— Arrête de montrer du doigt, Mugiwara-ya. C'est pas poli.

— Et toi, t'as bien fait un doigt d'honneur à l'ébouriffé !

— L'ébouri... Ça n'a rien à voir ! répondit Law, de mauvaise foi. Et j'en sais rien. On verra bien.

— Moi, j'pense qu'il sera plein d'écailles d'or, grand comme ça !

Il ouvrit brusquement ses bras, manquant au passage de gifler Law, ce qui irrita un peu plus ce dernier.

— Fais attention, merde !

— Oh, tu dis beaucoup de gros mots, Torao, shishishi !

— Et alors ? grommela Law. Ce sont des mots qui existent, je vois pas pourquoi je m'en priverais.

— Makino et Pépé m'ont dit que c'est pas bien, il vaut mieux parler correctement !

— Si tu le dis.

Law ne chercha pas à en savoir plus. Il avait abandonné l'idée de le comprendre depuis un sacré moment. Lui poser des questions, c'était prendre le risque de le voir s'éterniser sur des détails qui n'intéressaient que lui. Si parfois, ça pouvait être amusant, la plupart du temps, ça épuisait le chirurgien. L'énergie dont faisait preuve Luffy semblait inépuisable. Rien ne paraissait être en mesure de l'arrêter.

— Dis, Torao, embraya-t-il après un petit instant de silence, on va récupérer ta fleur en même temps ?

— Probablement, oui, répondit Law.

Luffy lui sourit comme un enfant à qui on aurait promis d'aller à une fête foraine.

— Et elle ressemble à quoi ?

— C'est une fleur qui possède de longues pétales en forme d'étoiles, dont les bouts sont un peu cornés. Elle est rouge comme le sang qui souille les griffes d'un dragon après un carnage.

— Hmm... Je vois... Elle a la même couleur que tes joues, Torao, shishishi !

— Qu... Je vois pas de quoi tu parles... mentit Law en détournant le regard.

Le Poisson d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant