Écho

Chapitre 4

Brooke avait quitté son bureau avec un sourire en voyant le post-it laissé par Amy. Elle le colla dans son agenda puis monta dans un taxi pour se rendre à la boutique où travaillait Erin. En poussant la porte, elle eut l'impression d'entrer dans un film romantique ou dans les pages d'un des livres qu'elle publiait. Elle ne voyait que Erin dans le magasin, les autres vendeuses et clientes semblaient disparaître dans un flou artistique. Il lui semblait même entendre une musique éthérée tandis que les rayons du soleil qui filtraient à travers les fenêtres l'enveloppaient d'un halo.

Il faut que je prenne des vacances, se dit-elle.

« Oh, bonjour, Brooke, c'est ça ? » dit Erin.

« Oui, c'est bien ça. Amy m'a conseillé de passer, en me disant que ça en vaudrait la peine.

— Oui, ce n'est pas vraiment votre genre de magasin habituel, mais nous travaillons avec des créateurs locaux. Donc, les encourager en achetant chez nous, c'est une bonne chose.

— Pourquoi dites-vous que ce n'est pas mon genre de magasin ?

— Mmmm », dit-elle en observant Brooke. « Votre haut, c'est du Alexander Wang, votre pantalon est de The Row, et vos chaussures sont des Manolo Blahnik, si je ne me trompe pas.

« C'est pour le travail, chez moi je porte des shorts et des t-shirts déchirés. Je crois même que ce sont les mêmes que je portais à l'université.

— Excusez-moi, Brooke, je ne voulais pas être offensante. Cherchez-vous quelque chose en particulier ? Puis-je vous proposer une sélection ? »

Erin regarda Brooke attentivement avant d'aller chercher des chemisiers et des pantalons. Brooke fut surprise en prenant l'un des pantalons, appréciant la coupe et la qualité du tissu.

« J'aime beaucoup celui-ci, Erin », dit-elle en sortant de la cabine d'essayage.

« Il vous va vraiment bien, Brooke. C'est ravissant. Je vous suggère le chemisier à motifs, je pense qu'il vous ira également. »

Sortant de la cabine d'essayage, elle reconnaît que Erin a l'œil, l'ensemble lui plaît beaucoup.

« Erin, c'est parfait, j'adore.

— Merci, Brooke. »

Après s'être changée, Erin emporte les vêtements à la caisse, remettant en même temps sa carte.

« Est-ce que vous travaillez ce week-end ?

— Non », répond Brooke, fixant Erin et ses yeux verts.

« Ça vous tente qu'on se voie ? Je vous invite, petit-déjeuner, dîner, souper.

— Les trois ? Dans quel ordre ? » demande Erin en esquissant un sourire, auquel Brooke répond.

« Celui que vous voulez », ose-t-elle.

« C'est gentil, Brooke, mais je...

— Vous n'êtes pas intéressée, je comprends. Mais un repas, une sortie entre amies, quand vous voulez. Tenez », dit-elle en écrivant son numéro sur la carte que venait de lui tendre la vendeuse, ainsi que son adresse.

« Merci, Brooke. Je vous appelle, promis.

— Au revoir, Erin, et merci. Je reviendrai, ça me changera de mes magasins habituels. »

De retour chez elle, Brooke se glisse dans son short élimé et son tee-shirt troué, avant de se servir un verre de vin et de s'installer derrière sa tablette. Elle sourit en remarquant une réponse d'Alice. Celle-ci s'excuse pour la coquille et en profite pour la remercier de tous ces messages et de son aide. Brooke se lance en lui suggérant de rencontrer un éditeur, affirmant que son histoire a du potentiel. Elle va jusqu'à lui donner le nom qu'elle utilise lorsqu'elle trouve et signe des auteurs. Ce qui inquiète Alice, c'est la pression de devoir livrer un livre dans des délais impartis et le risque de perdre le contrôle de son histoire. Une fois de plus, Brooke la rassure, en lui disant de prendre son temps. Plus tard dans la soirée, elle reçoit un message d'un numéro inconnu sur son téléphone.