Écho

Chapitre 8

Erin était incapable de se concentrer sur son travail, ne réalisant pas vraiment ce qui venait de se produire. Un mal de tête lancinant lui vrillait les tempes, et elle effectuait ses tâches comme dans un état second. Durant sa pause, elle essayait de faire des calculs, mais n'y parvenait pas. D'une manière ou d'une autre, elle se retrouvait avec plus d'argent qu'elle n'en avait jamais eu auparavant. Elle servait et renseignait ses clientes, mais soudainement, sa vie lui semblait fade. Elle sentait que quelque chose se profilait, mais n'arrivait pas encore à le comprendre. Une possible relation amoureuse, homosexuelle peut-être, ou une nouvelle carrière d'écrivain.

Mon Dieu, que m'arrive-t-il ?

Durant sa pause, Erin ne cessait de repenser à sa matinée, incapable de revenir à la réalité. Comment Brooke parlait de l'argent avec une telle facilité, comme si ce n'était rien. Cette femme n'avait clairement pas été élevée comme elle, avec des parents qui comptaient chaque centime pour s'assurer de boucler les fins de mois. Brooke était privilégiée, et pourtant, elle s'intéressait à une femme ordinaire comme elle. Suivant les conseils de Brooke, Erin se connecte à la plateforme d'écriture et publie un message annonçant que son roman est sous contrat d'édition aux Éditions Mayfield, et qu'elle retire dix chapitres, ne laissant que les trois premiers. Elle en profite également pour exprimer sa gratitude envers tous ses lecteurs et espère les revoir lors de la publication. En fin de journée, elle se rend chez la propriétaire de la boutique et lui annonce sa démission, car une opportunité unique vient de lui être offerte.

Pendant qu'Erin se posait des questions, Brooke se rendit au restaurant de Lincoln pour répondre à certaines des siennes. Si son futur beau-frère s'inquiétait, Brooke le rassura, Amy tenait à lui plus qu'à n'importe qui d'autre. Il la rassura, lui promettant toujours un accès privilégié à leur vie. Brooke et Amy étaient inséparables, et cela ne changerait jamais. Elle le remercia comme elle en a rarement l'occasion de lui avoir sauvé la vie, renouvelant aussi une promesse qu'elle lui avait faite : elle serait toujours là pour lui, car elle se sentait redevable d'une dette qu'elle ne pourrait jamais rembourser. Le remerciant une fois de plus de garder ce secret.

De retour au bureau, Brooke trouva Amy assise dans son bureau, en train de lire le manuscrit d'Erin. Elle reconnut une fois de plus que Brooke avait raison, l'histoire était excellente et présentait un fort potentiel. Elles discutèrent de cela pendant un moment, Amy cherchant à comprendre si le contrat était uniquement pour le livre ou s'il incluait également des faveurs personnelles et de la reconnaissance de la part d'Erin. Brooke assura à Amy qu'elle savait ce qu'elle faisait, et qu'elle avait gagné l'affection d'Erin en étant simplement elle-même, Brooke, et non Brooke Mayfield. Elle était convaincue qu'Erin serait avec Brooke parce qu'elle le voulait, et non pas par obligation ou redevance envers elle. Amy sourit, approuvant les paroles de Brooke, et lui rappela que si elles se mettaient en couple, Erin deviendrait la petite amie de Brooke Mayfield, ce qui comportait à la fois des avantages et des inconvénients. Brooke confirma à sa sœur qu'elle l'avait prévenue de cela, et qu'Erin l'avait accepté, bien qu'elle n'ait peut-être pas encore pleinement conscience de la réalité. Jetant un coup d'œil à l'heure, Brooke rassembla ses affaires et déclara qu'elle allait travailler depuis chez elle. Elle enlaça sa sœur avant de la laisser poursuivre sa lecture.

La sonnerie de l'interphone fit relever la tête de Brooke de sa lecture et elle vérifia l'heure sur son téléphone. S'approchant de la porte, elle regarda la caméra avec un sourire avant de déverrouiller la porte et d'ouvrir la sienne, retournant ensuite s'asseoir pour terminer sa lecture.

« Entre, la porte est ouverte », répondit-elle aux trois coups frappés à la porte, en rangeant ses documents dans sa sacoche. « Salut, comment ça va ? » demanda-t-elle en se levant et en répondant à la bise sur sa joue.