Écho

Chapitre 7

Alice était nerveuse en entrant dans le bâtiment des Éditions Mayfield. Ce n'était pas tant à cause de son apparence extérieure impressionnante, mais plutôt pour ce qu'il représentait. En franchissant la porte, elle remarqua des photographies accrochées aux murs, mettant en valeur les auteurs qui avaient fait la renommée de la maison d'édition, ainsi que des affiches géantes des meilleurs succès littéraires. Elle se présenta à la femme à l'accueil, qui lui adressa un sourire poli et appela la personne qu'elle devait rencontrer. S'installant sur un fauteuil, Alice serra sa sacoche contre elle, qui contenait les pages imprimées de son manuscrit, son plan et les idées pour la fin de l'histoire. Alors qu'une femme s'approchait d'elle, Alice essuya nerveusement ses mains moites sur sa jupe et se leva.

« Alice ? » demanda-t-elle en s'approchant. « Bonjour, suivez-moi, je vais vous conduire à votre rendez-vous.

— Ah ? Je pensais que c'était vous », répondit Alice.

La personne lui sourit.

« Non, elle est au téléphone pour le moment et m'a demandé de venir vous chercher. »

Dans l'ascenseur, Alice observait les affiches et les chiffres des ventes des meilleurs livres de la semaine.

« J'ai commencé à lire L'Atlante, j'aime beaucoup.

— C'est en effet un beau succès. Un tout nouvel auteur avec un premier roman qui fait un carton. Voici notre étage. Puis-je vous offrir un café ou de l'eau ?

— De l'eau, s'il vous plaît. Je suis un peu nerveuse.

— Ne vous inquiétez pas, si la présidente elle-même vous reçoit, c'est parce qu'elle aime ce que vous écrivez.

— La présidente ? » s'étonna Alice.

La secrétaire ne répond pas, conduisant Alice à travers un couloir jusqu'à arriver devant une porte, frappant deux fois.

« Entrez.

— Madame Mayfield, votre rendez-vous est arrivé.

— Merci, Amanda. »

La secrétaire s'écarte pour laisser Alice entrer et referme la porte derrière elle. Les deux femmes se regardent un instant, surprise.

« Erin ? Mais que fais-tu ici ? Attends, c'est toi Alice ? » demande Brooke, perplexe.

« Brooke ? Qu'est-ce que cela signifie ? Tu avais dit que tu travaillais dans la sécurité. C'est... tu es Brooke...

— Mayfield. Assieds-toi, s'il te plaît. Ce n'était pas mon intention de mentir, mais disons que je cherchais à éviter toutes sortes de questions. Cette maison d'édition a été fondée par mon grand-père, et j'en ai hérité au décès de mon père.

— Mes condoléances », interrompt Erin, sincèrement attristée d'apprendre la disparition de son père alors qu'elle-même n'a pas encore atteint la trentaine.

« Merci, Erin. Mentir sur mon nom, ma famille et mon métier me permet d'éviter d'être jugée ou recherchée pour des raisons superficielles. Je veux que l'on s'intéresse à moi pour qui je suis vraiment, pas pour mon nom ou mon statut. M'en veux-tu ?

— Non, je comprends. Ce que je ne comprends pas... tu connais Jenny, c'est elle qui m'a recommandé de te rencontrer ?

— Je suis Jenny.

— Ce n'est pas possible. Vraiment ?

— Erin, travailles-tu aujourd'hui ?

— Oui, cet après-midi.

— Accepterais-tu de me consacrer un peu de ton temps ?

— Je suis là, j'ai un rendez-vous », sourit Erin.