Les yeux d'Erin étaient captivés malgré elle par le spectacle qui se déroulait devant elle. Charlotte marchait avec assurance, se déhanchant sans gêne, consciente du pouvoir de son corps sculpté. Erin n'eut pas le temps de détourner les yeux lorsque Charlotte se retourna, arborant un sourire.
« Je t'en prie, passe devant. Ce sera plus sécuritaire si tu fais attention où tu mets les pieds », suggéra-t-elle.
Charlotte avait invité Erin pour une discussion en tête-à-tête, sans arrière-pensée, afin de la remercier pour toutes les couvertures médiatiques qu'elle avait réalisées. Erin avait accepté, principalement pour découvrir ce que Charlotte tramait. Autour de son cou se trouvait le collier que Brooke lui avait offert, portant le même avec leurs noms gravés.
Erin avait loué une voiture pour l'occasion, sachant d'avance que son hôte se moquerait de sa petite voiture trois portes. Au début, l'invitation l'avait énervée, anticipant les allusions méprisantes que Charlotte lui ferait sur sa modestie, mais elle trouvait étrangement cela attirant. Une rivalité s'était installée entre Charlotte et elle, et selon Amy, Brooke semblait être plus proche d'Erin que jamais auparavant avec Charlotte. Cette dernière était désormais arrivée à un point où, ne pouvant plus reconquérir Brooke, elle aimait et détestait Erin en même temps.
Erin affichait un sourire en regardant Charlotte. Cette dernière avait troqué ses vêtements de luxe pour une tenue d'intérieur plus décontractée, même si elle portait encore des marques de créateurs. Elle pensait ainsi se mettre au niveau d'Erin. Physiquement attrayante et riche, Charlotte avait tout pour plaire, mais sa personnalité dégageait une arrogance insupportable. Erin percevait clairement la tristesse cachée derrière cette façade méprisante. Mais les humeurs de Charlotte n'avaient aucune prise sur Erin. Pour l'occasion, Charlotte avait donné congé à son personnel afin de profiter de la maison et montrer à Erin qu'elle pouvait être comme tout le monde, vêtue de créations haut de gamme.
« Allez, sors les assiettes au lieu de me fixer, sinon le repas va refroidir », déclara Charlotte, tirant Erin de ses pensées.
« Arrête de faire autant de gestes, tu vas finir par te crever l'œil avec toute cette laque que tu as appliquée sur tes cheveux », rétorqua Erin.
« Toi, tu fréquentes un peu trop Amy. Je t'ai dit de ne pas prendre tout ce qu'elle te raconte à mon sujet. On se déteste depuis l'adolescence », répliqua Charlotte.
« Dis-moi plutôt où se trouvent les assiettes, j'ai faim ! » riposta Erin.
Charlotte posa son plat sur l'îlot central et fit le tour pour atteindre un placard. Erin eut l'impression d'avoir senti les doigts de Charlotte effleurer ses fesses, mais alors qu'elle ouvrait le tiroir contenant les ustensiles, elle commença à douter. Avait-elle volontairement touché ses fesses ou Erin s'était-elle fait des idées ? Si c'était le cas, pourquoi Charlotte aurait-elle fait ça, sinon pour montrer à Brooke son infidélité en cédant aux avances de Charlotte ? Erin se figea un instant, puis reprit son assurance en faisant en sorte de ne rien laisser paraître.
La rejoignant à la table de la cuisine, Erin était persuadée que c'était la première fois qu'elle mangeait ici, ce qui renforçait sa conviction. Elle remarqua le léger sourire de Charlotte, confirmant son intuition. Ce geste n'était que le premier d'une série.
« Ça va ? J'ai peut-être mis un peu trop d'anchois, ça risque d'être salé. C'est une salade niçoise, j'espère que tu vas aimer », déclara Charlotte en regardant Erin droit dans les yeux.
Erin comprit que Charlotte cherchait à la faire boire pour qu'elle perde le contrôle. Elle était convaincue que Charlotte avait une tolérance à l'alcool digne d'un Russe travaillant dans une distillerie de vodka, habituée aux soirées arrosées de la jet-set. Erin, quant à elle, ne buvait pas régulièrement, n'ayant pas les moyens de s'offrir une bouteille de vin. Tout cela avait changé depuis qu'elle avait rencontré Brooke. Erin riait intérieurement de l'assurance de Charlotte en tant que séductrice. Mentalement, Erin se savait plus forte. Ces dernières semaines, elle avait acquis une nouvelle confiance en elle. Sur le plan financier, même si tout s'arrêtait du jour au lendemain, elle avait de quoi tenir jusqu'à sa retraite, n'ayant jamais eu un train de vie luxueux. Peu importait que Charlotte la trouve banale, Erin s'en moquait. Elle s'était fait un nom, une réputation grâce à son intelligence, ce qui n'était pas le cas de Charlotte, dont la renommée était surtout due à son apparence physique, comme le montraient les tabloïds. La petite princesse des médias risquait d'être surprise si elle jouait trop avec Erin. Mais il fallait reconnaître une chose à Charlotte : physiquement, elle était magnifique. Comme un cadeau de Noël, il était beau, étincelant et coloré, mais lorsqu'on l'ouvrait, on était souvent déçu. Le papier coûtait certainement plus cher que le cadeau lui-même. C'était cela, Charlotte. Malgré tout, Erin soutenait son regard, tout en mangeant et en participant à la conversation, tout en buvant le vin blanc. Les yeux noisette de Charlotte, joliment maquillés, ses sourcils parfaitement dessinés et son visage gracieux captivaient Erin. Sa bouche semblait être une œuvre d'art. Peut-être était-ce le deuxième verre de vin qui lui montait à la tête ou la présence d'Erin à ses côtés, mais Charlotte se sentait soudainement réchauffée. Elle dézippa alors son sweat-shirt pour se retrouver en crop top. Erin put ainsi admirer les courbes de Charlotte, avec ses quatre-vingt-quinze centimètres de tour de poitrine et probablement soixante-dix centimètres de tour de taille. Le tout complété par un bonnet D. Charlotte avait des atouts indéniables, qui provoquaient de légères palpitations chez Erin. Charlotte en était consciente et lui offrit un sourire en effleurant sa main tout en lui proposant du dessert.
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Écho
ChickLitSPIN-OFF de Second Chances - Erin Matthews écrit principalement pour elle-même, mais elle partage ses textes sur un site où des lecteurs anonymes les commentent, les corrigent et lui donnent des conseils. Brooke Mayfield est de ces lectrices, se cac...