Chapitre 21

61 7 0
                                    

Erin se reposait au chalet, seule, n'ayant besoin que de se baigner et de profiter du soleil. Le soir venu, un verre de vin à la main, elle jetait des idées sur le papier, mais son cerveau était anesthésié. Elle s'était vidée avec Écho et surtout Réflection, et bien qu'elle sentît une histoire au bout de ses doigts, elle n'arrivait pas à l'organiser. Brooke avait suggéré un troisième livre ou un préquel, mais elle n'y arrivait pas. Rien ne venait. Les mots ne signifiaient rien, les phrases n'avaient aucun sens. Non, pour Erin, elle avait étiré Écho au maximum, cette histoire était finie. Elle griffonnait, surfait sur son téléphone. Légèrement alcoolisée, ses pensées avaient libre cours dans sa tête, errant le long de quelques fils invisibles. On frappa à la porte alors qu'elle écrivait "Absolution" dans son cahier. En allant ouvrir la porte, elle tomba sur une Charlotte souriante, une valise de voyage à la main.

« Euh... Salut Charlotte », dit Erin en tirant sur son tee-shirt un peu court pour masquer le bas de son ventre, oubliant son short ultra court.

« Je me suis échappée pour le week-end, j'avais besoin de repos. Tu m'invites à entrer ? »

« Comment connais-tu cet endroit ? » demande Erin, curieuse.

« J'y suis déjà venue quand j'étais adolescente, c'est le chalet familial d'Amy. Brooke et elle l'ont racheté quand ses parents ont voulu le vendre. On dormait dans la grande chambre, les parents d'Amy dans celle qui a vue sur le lac. »

« Ne reste pas dehors, rentre », dit Erin en s'écartant pour laisser passer Charlotte. « Écoute, Charlotte, je suis contente de te voir, mais je voulais être au calme, écrire un peu. »

« Tu ne me verras même pas, je ne suis là que pour me baigner et profiter du soleil. Il paraît que je ronfle, mais tu diras que c'est un bateau sur le lac, d'accord ? Tu sauveras ma réputation », rigole Charlotte.

« Bien. Je te laisse ton ancienne chambre alors, je dors dans celle de Brooke, enfin celle des parents d'Amy.

— Ça n'a pas tellement changé, je suis nostalgique depuis que je te connais, Erin. Merci de me remettre sur le droit chemin.

— Ne déconne pas avec moi, Charlotte, il n'y a que nous deux ici. Je sais que tu joues un rôle. Tu me l'as dit toi-même. Tu n'es pas la garce que tu veux faire croire. Ta fondation en est la preuve.

— Je protège des enfants, c'est différent.

— Tu as un cœur en or », rétorque Erin, soutenant Charlotte du regard.

« Bon, je vais aller prendre une douche et aller dormir. Je te laisse. Je ne ferai pas de bruit, je suis invisible. Merci, Erin, et bonne nuit.

— Bonne nuit à toi aussi. »

Erin se rassoit et regarde son cahier. Lisant le dernier mot écrit, elle essaie de se souvenir du cheminement qui l'a conduite à ce mot. Elle ne remarque pas que Charlotte passe pour entrer dans la salle de bain, ni n'entend l'eau couler, se resservant du vin, les yeux dans le vague à la recherche de cette pensée qui s'est imposée à elle. Erin a son verre sur ses lèvres quand Charlotte sort de la salle de bain.

Bordel de merde !

Son short et son top à fines bretelles ne cachaient pas grand-chose de son anatomie.

« Verrouille bien ta porte », dit-elle en buvant une gorgée de vin, scrutant Charlotte par-dessus son verre avec un sourire.

« Pourq... ah... c'est mignon, non ? Vingt dollars l'ensemble, et j'adore !

— Oui, c'est mignon », confirme Erin. « Puis-je te poser une question franche, mon amie ? Naturel ou siliconé ? Parce que c'est... beau.

— Naturel.

ÉchoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant