Écho

Chapitre 9

Dans son sommeil, Brooke fut réveillée par la sonnerie insistante de son intercom. Agacée, elle consulta l'heure et se leva pour voir qui s'excitait sur le bouton de son appartement. Les sons répétitifs semblaient presque former une marche funèbre. En regardant l'écran de la caméra, elle reconnut Erin et ouvrit immédiatement, supposant qu'elle avait besoin de réconfort face aux signatures des contrats de la journée. Brooke pouvait facilement imaginer que l'argent qu'Erin allait bientôt recevoir pouvait être source d'anxiété.

Erin sortit de l'ascenseur en titubant, cherchant son chemin en regardant de gauche à droite. La porte ouverte à sa gauche lui indiqua la direction à suivre. Elle posa sa main droite contre le mur pour se guider et marcha aussi droit que possible jusqu'à l'appartement de Brooke. Elle s'appuya contre le mur, croisant les bras sous sa poitrine et la rehaussant. Glissant légèrement contre le mur, le tissu de sa robe s'accrocha, révélant légèrement ses cuisses, que Brooke regardait, préférant ne pas fixer sa poitrine surélevée.

« Plus haut les yeux, Madame la présidente », lança Erin d'une voix éméchée.

« Mais que se passe-t-il, Erin ? Entre. Ça ne va pas ? »

Brooke observa Erin, qui semblait avoir pleuré. Son maquillage avait coulé, laissant des traces sombres sous ses yeux verts éclatants. Elle s'était essuyé les larmes, mais le maquillage flou et les cernes accentuaient sa ressemblance avec un panda. Sa robe était froissée et portée à l'envers, laissant entrevoir une étiquette pendante. Des plis marquaient le tissu, témoignant de son état d'agitation. Ses cheveux étaient collés sur son visage, mêlés à des mèches de sueur

« Je te déteste ! »

Ok...

La tirant à l'intérieur pour refermer la porte, Brooke plissa le nez, une odeur de vomi lui parvenant aux narines. Erin s'adossa à la porte, visiblement en colère et Brooke ne comprenait pas pourquoi.

« Parle-moi, Erin, qu'y a-t-il ? »

Celle-ci redressa un sourcil, se décolla de la porte, tentant de se mettre droite, poings sur les hanches, mais elle avait du mal à garder l'équilibre. Erin tourna la tête et sourit en voyant un mur sur sa droite, y plaquant la main pour se stabiliser du mieux qu'elle pouvait.

« Tu... » commença-t-elle avant de déglutir et de ravaler sa salive. « Tu joues avec mes sentiments. Pourquoi ?

— Je ne joue pas avec tes sentiments, Erin. Allez, viens t'asseoir, s'il te plaît », dit-elle en tendant le bras pour la rattraper alors que son équilibre précaire céda.

Erin tenta de s'accrocher à la taille de Brooke, mais visa trop haut et pressa sa main contre son sein. Face à l'état d'Erin, Brooke ne releva pas, ne ressentant aucune gêne, et la guida jusqu'au canapé.

« Je croyais que tu voulais de moi, mais tu joues avec moi. Suis-je juste un jouet pour toi ? » s'exclama Erin d'une voix tremblante.

« Je ne comprends pas, Erin. J'ai des sentiments pour toi, je veux que nous ayons une relation ensemble. Je t'ai expliqué pourquoi nous devions être discrètes, mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas être ensemble », répondit Brooke, cherchant à dissiper les malentendus.

« Je te voulais, je voulais faire l'amour avec toi et... et tu m'as blessée. Tu ne m'as pas laissé le temps. Est-ce parce que je suis novice ou pauvre ? » sanglota Erin.

« Erin, je ne sais pas de quoi tu parles. Ne voudrais-tu pas te reposer un peu pour que nous puissions en discuter lorsque tu te sentiras mieux ? » suggéra Brooke, tentant de calmer les émotions débordantes d'Erin.

« Tu vois ! C'est de ma faute ! Je voulais... avec toi », hoqueta-t-elle avant de presser sa main sur sa bouche en écarquillant les yeux.

« D'accord, allons-y. Accroche-toi », dit Brooke en soulevant Erin, anticipant le haut-le-cœur qui allait survenir.