| 27 | Mlle Haitani

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Un soir ou les deux frères n'avaient plus grand chose dans leur frigo, ils décidèrent de partir à la supérette non loin de chez eux. Plus précisément, le plus jeune a obligé son plus grand à l'accompagner car ce dernier voulait des produits particuliers qu'il ne voulait pas chercher mille ans entre les rayons.

Par conséquent le noiraud, les cheveux détachés et un masque sur le nez, râle en traînant les pieds derrière son frère exerçant sa patience encore une fois. Levant les yeux au ciel, il lui demande de se dépêcher pour rentrer plus vite afin de manger avant que la lune ne redescende de son trône.

Dès lors les portes du magasin se refermant derrière eux, le caissier les salue poliment malgré sa méfiance. Les mains dans les poches le premier part donc chercher ce dont il a besoin, n'attendant pas celui aux cheveux détachés. Celui-ci part donc de son côté, les pas traînant et les yeux passant entre les rayons pour trouver ces multiples shampooings. Les trouvant enfin, il s'exclame gentiment et se place en face pour les chercher et lire les compositions avec attention.

Seulement après quelques courtes minutes seul devant les étagères une femme s'engouffre dans la même allée.

-Bonsoir mademoiselle, pouvez vous me donner le shampooing violet tout en haut, s'il vous plaît.

Ne se sentant pas concerné par ses paroles Ran ne lève pas les yeux des composants de son produit. Néanmoins sentant le regard posé sur lui, il tourne la tête en direction de la vieille dame aux rides amicales et aux yeux fatigués à sa droite qui le fixe avec un sourire niai.

-Moi ? Demande-t-il en remarquant qu'il n'y avait personne d'autre dans les parages.

-Le shampooing violet ma jeune fille, celui en haut.

La dévisageant troublé par ce que cette dame a l'âge de sa grand-mère lui dit, il ne se mouvoit que quand elle commence à s' impatienter. Lui donnant enfin sa bouteille, elle lui sourit et commence à faire passer le temps grâce à des discussions sans but précis.

-Vous avez une très belle chevelure, j'avais la même à votre âge.

-Vraiment ? Demande-t-il, reposant son produit pour prendre ceux dont il a l'habitude pour ne plus s'éterniser.

-Oui je m'en rappelle comme si c'était hier, j'avais la cote auprès des hommes. J'imagine que vous devez l' avoir aussi.

-Je suis un homme et je préfère les femmes voyez vous.

-Oh que vous êtes drôle. Rigole-t-elle, ne se préoccupant absolument pas de l'expression crispée et énervée du bicolore. Mais plus sérieusement, je suis sûre que vous devez faire tourner des têtes.

Voulant répondre à cette femme bien âgée aux problèmes de vues, il finit par se faire stopper par son frère arrivant impatient.

-Qu'est ce que tu fous encore ? Arrive-t-il.

-Ce n'est pas une manière de parler à une si ravisante femme surtout si c'est votre copine. Vos parents ne vous ont donc pas éduqué ?

-Hein ? Réplique le plus jeune agacé mais pourtant amusé par le quiproquo qu'il pensait impensable.

-Mais je ne suis pas sa copine parce que d'un je suis un mec et de deux c'est mon frère. Explique-t-il dramatiquement.

-Mon dieu, pour une jeune femme vous avez un vocabulaire déplacée mademoiselle.

-Mais c'est quoi ce bordel ? Rît le second, ne pouvant que faiblement se retenir en remarquant l'expression de son frère scandalisé sous son masque.

-Ça suffit, bonne soirée. Dit-elle en partant. Quel couple de malpoli j'ai jamais vu ça. C'est scandaleux !

-Bon viens on va chez moi mademoiselle. Taquine celui aux cheveux courts d'un air séduisant en se dirigeant à son tour vers la caisse pour énerver son frère.

-J'ai vraiment une gueule de meuf ? S'inquiète le premier, essayant de s'arranger avec le reflet de la vitre, ne tenant pas compte de la pique du petit.

-Ouais et moi je suis ton prince charmant.

-Ah non c'est moi le prince je suis plus beau que n'importe qui.

Soupirant, le benjamin se maudit d'avoir fait cette blague alors que son frère était tout à fait sérieux pour une fois et que c'était fort probable qu'il croit en sa blague.

-Ferme la tu veux. Dit-il alors avant qu'ils ne rentrent chez eux, toujours en se chamaillant à cause des remarques de Ran.

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Behind the door | Haitani |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant