| 30 | Mon chouchou que j'aime

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On aurait pu croire que cette soirée allait être comme les autres...

On aurait pu.
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Posant pied à terre sur le goudron froid de leur résidence, le bruit sourd des moteurs avertissant le voisinage de leur arrivée malgré la sombre nuit, ils enlèvent leur casque et réarrangent leurs mèches rebelles en se dirigeant vers leur bâtiment. Discutant de leur virée sanglante précédente, le plus vieux laisse un sourire diverti se dessiner alors que le deuxième joue avec les clefs de leur dortoir, se fichant bien du sang ayant envahi leur vêtement pourtant si élégant.

Ils finissent donc de monter les étages, jusqu'à ce que le grincement du plancher ne se stoppe au pas de leur porte. Rien n'avait changé depuis leur départ de toute à l'heure mais leur instinct criait le contraire. Se lançant un regard silencieux, le plus grand se place à l'avant prêt à ouvrir pendant que son frère observe et prêt à agir en fonction. Se craquant les doigts en râlant, une fois que la lumière entre dans ce fameux appartement, il analyse la situation en une fraction de seconde et fonce sans attendre.

Les bruits de combat entre deux hommes se faisant entendre, le tressé allume la lumière comme si rien n'était avant d'attendre devant la porte menant au couloir, chantonnant presque tout en jouant avec sa matraque. Les yeux neutre mais le sourire illustrant toute sa malice, Ran leva son arme et la laissa tomber d'une telle violence que l'homme sortant de la chambre du benjamin fini inconscient sur le sol, la le crâne libérant une couleur rougeâtre abondante. Enjambant le corps, il continue son chemin vers sa chambre avant de revenir, deux cordes dans les mains.

-Tu veux pas te bouger un peu ? Râle son frère en prenant une des deux pour ligoter celui toujours inconscient sans la moindre délicatesse.

-Je regardais s'ils étaient plusieurs.

Le deuxième des frères se penchant avec nonchalance sur l'homme peinant à rester éveillé, l'autre croise les bras en retrait, écoutant l'interrogatoire habituel dont ils attendaient les réponses. Bien sûr qu'ils savaient pourquoi ces deux inconnus s'étaient infiltrés, mais il fallait savoir d'où ils venaient, de quel gang...Dès lors s'étant contenté de regarder de loin la scène, celui aux cheveux soyeux fronça pour la première fois ses sourcils, s'approchant d'une démarche de fauve affamée, lentement après un long moment.

Un regard de tueur, le grincement du parquet fit même arrêter son frère qui se redressa pour laisser passer celui qu'il craignait le plus sur cette planète. Décroisant ses bras, il brandit le couteau qu'il avait pris sur la table derrière afin de la placer lentement sous la gorge de celui qui refusait depuis une heure maintenant d'échanger les informations malgré les coups surhumains du plus jeune.

-Dit moi... Commence-t-il la tête surplombant le prisonnier, la voix suave comme prêt à faire couler ce fameux liquide pourpre, la lame caressant sa jugulaire.

Rindou l'avait remarqué et avait donc laissé sa place en reculant d'un mètre. En effet, son frère était d'une humeur massacrante alors que quelques secondes auparavant, il était amusé par la situation. Cette bipolarité était signature de son frère mais il préférait le surveiller quand même.

-Qu'as-tu à ton poignet ?

Les deux autres encore conscient froncèrent les sourcils ne comprenant pas le plus grand ni son but. Les six paires d'yeux se portent donc sur ce membre avant que celui à lunettes ne tique d'énervement.

-T'es sérieux ?

-Je veux bien qu'on essaie de nous tuer, mais ça je ne le tolérerai jamais ! S'exclame hors de lui l'aîné.

-C'est qu'un putain de chouchou frère !

-C'est pas un simple élastique, c'est un élastique qui ne dégrade pas tes cheveux quand tu le mets ! Mais bien sûr tu ne veux pas comprendre parce que monsieur s'en fou !

-Mais ils ont essayé de nous tuer en rentrant chez nous par effraction et le seul truc qui te gêne c'est qu'il a pris un de tes élastiques !

-Chacun ses priorités ! C'est mon chouchou préféré !

-Vous êtes des putains de tarés vous deux. Rit le prisonnier, ne pouvant croire la scène de ménage qui se passe sous ses yeux. En effet, il faut croire que derrière les portes de leur maison, tout semble différent.

L'entendant, les frères se tournent vers lui, le même regard de tueur le transperçant de toute part.

-J'avais oublié son existence. Avoue Ran ses paroles approuvées par son frère, les deux remontent leurs manches, une lueur de malice les possédant. Viens on s'occupe d'eux après que j'ai repris mon chouchou.

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Behind the door | Haitani |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant