Elucubration d'un esprit dérangé

Réveil

Ouvrir un oeil et trouver bien étrange,

De se réveiller, les pieds dans la fange.

Redresser la tête avec circonspection,

Mais quel est donc cet étrange démon?

Non, je n'ai pas pris, hier soir, une cuite,

Les écarts d'alcool ne sont pas dans mes rites,

Et j'ai l'impression d'un trop long repos,

Soudain je comprends, ce n'est pas très beau...

Il m'a fallut plonger dans le mensonge,

C'est ironique pour le roi des songes,

D'avoir tissé la toile de mes propres rêves,

Quand mon esprit blessé réclamait une trêve...

Mais me revoilà, je n'ai plus de doutes,

Je sais qui je suis et je laisse la déroute,

Il me faut lâcher cette acceptation,

Cesser de chercher une quelconque rédemption.

Alors je me lève, le pas un peu lourd,

J'avance lentement, l'esprit encore gourd,

Un pas après l'autre, marcher à nouveau,

Dans ce monde toujours pas assez beau...

M'armer de principes qu'il me faut assumer,

Et vivre la voie que je me suis tracé,

N'être que le guide, fatigué et constant,

Qui se fout royalement des plaisirs décadents..

J'ai fais bien du mal dans mon rêve familier,

Oubliant que le monde, pour ça, n'était pas prêt,

Reprendre mon bâton de pèlerin silencieux,

Et parcourir sans honte un chemin licencieux...

Ne plus m'oublier dans mes tracas futiles,

Et toujours connaître les priorités utiles,

Que ferment leur gueules les instincts malhabiles,

Et revienne sur le seuil le roi de mes idylles...

Je ne prétendrais pas ne plus être fou,

C'est tout de même là ma nature après tout,

Mais la folie est belle quand elle est encadrée

Garder bien en cage sa part abîmée...

Je ne demande au monde ni merci ni pardon,

J'assume de n'être au final qu'un petit con,

Mais je garantis, ici et sans façon,

Que je suis de retour, et ça va être bon...