La peine

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Terminer la journée par une légère humidité,
Qui nous agace et que l'on voudrait bien frotter,
Et puis elle s'amasse sans demander notre avis,
Comme les nuages peu avant la pluie.

Elle forme alors, lentement, une petite goutte,
Qui grossit doucement, un peu comme un doute,
Elle prends de l'ampleur et grandit toujours,
Se remplissant avec douceur de bien des amours.

Et puis, comme poussée par la fatigue,
Elle s'ouvre le chemin et nous y guide.
Traçant lentement une voie sur la peau,
Bientôt suivie par des trombes d'eau.

Jusqu'à pouvoir s'écraser enfin,
Au Sol, dans l'oreiller ou contre les mains,
Et laisser fuiter de nos regards brûlants,
Tout ce que l'on garde bien au dedans...

Roulez beaux petits diamants de nos coeurs,
Et purifiez nous, un peu, aussi, de nos malheurs,
Quand il n'y a plus de place dans l'âme pour la douleur,
Vient le moment de se laisser aller aux pleurs.

Et putain, ça fait mal de sentir tout ça sortir,
On se croyait assez fort pour toujours les contenirs,
Et prouver une fois encore au monde que tout va bien,
Mais ce mensonge coule aussi ce matin.

Nous ne sommes jamais que des brindilles dans le vent,
Balloté sans pitié par nos propres sentiments,
Et lorsque la gorge se serre de désarroi,
Nous avons déjà perdu le combat.

Et pourtant, comme ça peut être libérateur,
De laisser enfin couler tristesse et malheur,
Pouvoir sortir de cette épreuve apaisé,
Pour enfin commencer une nouvelle journée

Elucubration d'un esprit dérangéWhere stories live. Discover now