Rituel

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Il n'y a pire sacrifice, à l'aube de nos vies, que celui de nos fils dans nos temples polis.

On retrouve dans l'enfance comme une joie féroce, sorte de bienfaisance, résultat de nos noces.

Mais le monde est ainsi, il faut grandir un jour, nous avons tous appris l'importance des atours.

A grand coup d'amertume, de pleurs et de rage, préparer le costume, de notre nouvel âge.

Au premier coup d'œil, chacun doit percevoir, sur quel genre d'écueil nous nous perchons le soir.

On peut lire sur nos peines nos intimes fadaises, des petits bouts de haine qui nous laissent mal à l'aise.

Car si sur nos masques, sur nos faces portées, restent les marques de coups mal évités,

On peut voir sur nos faces, toujours trop marquées, les restes et les traces de nos cœurs brisés.

Un bout de regret, refait parfois surface, effleure en secret nos pauvres carapaces.

Un peu d'honnêteté dans le cœur de la nuit, m'indique le reflet d'une vérité bannie.

Il existe un mantra, comme un vœu de déni : il ne se peut pas que j'ai tellement grandi.

Et le soleil me fait sourire, les au revoirs me font pleurer, les crapauds me font rire et les princesses rêver.

Que pendant un instant, dans les yeux de ma femme, je ne sois qu'un enfant, sans aucun état d'âme.

Alors sans aucun doute, je serais trop heureux de reprendre ma route, et de grandir un peu.

Mais au fond je saurais, que sous les apparences, sont en réalité les plaisirs de l'enfance.

Elucubration d'un esprit dérangéWhere stories live. Discover now