Renaissance

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L'homme est là, au sol, recroquevillé...

Il tremble, et semble condamné,

La souffrance se lit dans son attitude,

Lui qui la traîne comme une vieille habitude.


La tête se redresse avec lenteur,

Le cou tendu, raidi par son malheur,

La mâchoire se contracte avec douleur,

Le regard fixé sur un ailleurs.


Il se relève par geste saccadés,

Impuissant ou force enchaînée,

Le torse offert en un défi muet,

Et vers le ciel, le poing serré.


Un grondement monte de sa poitrine,

Comme les échos de profondeurs marines,

Surprise! La raideur de sa pine...

Ce combat mènera la bête aux cimes...


La rage éclate dans un roulement de tonnerre,

Son cri enfle et semble fendre la terre,

Plus de raison dans cet être éphémère,

Bientôt l'attaque, et le vœu de cimetière...


En son royaume, la bête est reine,

Lorsque devient trop forte la peine,

L'homme n'a plus de force sereine,

Prêt a détruire pour celle qui est sienne...


Pourtant reste son regard implacable

Il contrôle toujours son corps instable,

Cheval fou échappé de l'étable,

Lorsque meurt l'humain et que renait le diable.


Plus de gants de velours pour cette main de fer,

Plus le moindre atour quand se déchaîne l'enfer,

Oublie tout ce que fut hier,

Il n'y a que l'instant dont elle se sent si fier.


Elle qui s'offre et accepte, et demande la bête,

Elle qui réclame qu'il redresse la tête,

Elle qui s'agenouille et l'observe sans atours,

Elle qui lui offre tant d'amour.

Elucubration d'un esprit dérangéWhere stories live. Discover now