A la lune

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Tourne et tourne dans ma tête le manège de ma folie,
Quand mords et griffe la bête, blessée dans sa nuit,
Quand il manque quelque chose pour être vraiment soi,
Que dans son antre intime, ne cesse le combat.

L’affrontement est terrible, quand dans le matin blême,
Elle agresse sa cible et se blesse elle-même,
Quelle étrange magie qui la pousse à se mordre ?
Continuer ainsi, empirer le désordre ?
Comment ses griffes peuvent-elles ainsi la déchiqueter,
Comme si, sur un récif, les vagues l’entrainaient ?
C’est que son âme, lentement se déchire,
Sous la terrible lame de ses envies martyres…

Que les principes sont beaux, et puissants pour l’esprit,
Autant qu’ils sont idiots, quand le cœur est épris.
Que sont lourdes les fautes quand on se sent indigne,
Quand du fond de sa grotte, revit le chant du cygne.
Dans le brouillard lointain brille une si faible lueur,
Cachée par la grille de ses propres rancœurs,
Quand la culpabilité affronte les désirs, Le rêve de volupté que l’on voudrait honnir.

Et la rage l’habite, elle veut s’imposer, Revenir aux rites qui la nourrissaient, Affirmer sa place et sa plus belle possession,
Avant que ne passe la plus belle obsession.

Mais l’esprit lui rappelle, à l’aulne de la raison,
Qu’aucun droit ne lie la belle après sa trahison,
Et retournent au combat l’âme et la déraison,
Quand s’exigent ici-bas, les plus belles passions.

Elucubration d'un esprit dérangéWhere stories live. Discover now