Grande

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Il y a un sentiment que tous les hommes connaissent.

Un désemparement, salissure qui sans cesse

Nous pousse au combat contre un faux innocent

Désir d'assassinat, de faire jaillir le sang.

Cette pulsion fièvreuse survient sans prévenir,

Une idée malheureuse qui à chaque heure empire.

Redevenons bestial car en ce jour maudit,

Les souvenirs s'étalent comme un soleil la nuit.

Journée démoniaque, avant-goût de l'enfer

Un arrière-goût d'arnaque, quand il nous faut plaire.

Car malgré cet instant de terrible infortune

Il faut, à ce moment, être bon comme la lune.

Il s'agit de ce jour où notre belle enfant

Présente son amour à ses tristes parents.

Quand une fille grandit, et devient une femme

Et qu'un père frémit pour son corps et son âme.

Car lui sait les désirs qui animent cet autre.

Et il connait le pire des mensonges d'apôtres.

Quand les mots empoisonnent le cœur d'une belle.

Il ne veut pas que sonnent ses sanglots à elle.

Et pourtant il sourit, lâchant une pique ou deux.

Et souvent il blêmit de son sourire radieux.

Il se rassure parfois comme dans un rêve affreux,

Peut-être qu'ensemble, ils peuvent être heureux.

Seulement voilà, on est père à jamais,

Et celui-là veut la prendre, il veut nous l'enlever.

Ennemis héréditaire, tortionnaire appliqué.

Il n'a rien à faire, juste à l'embrasser.

Cette bataille est perdue, et toute la guerre avec,

A cause de ce glandu, ce satané blanc bec,

Et l'on se souvient non sans amertumes

Qu'on était comme des chiens, qu'on fuyait dans la brume.

Il y a ce sentiment que tous les hommes connaissent

Un désemparement, salissure qui sans cesse

Nous traine dans la sciure et nous blesse

Quand grandit celle qu'hier nous appelions princesse.

Elucubration d'un esprit dérangéWhere stories live. Discover now