Attendre

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Quand le corps a envie, que le désir grandit,

Quand l'esprit se tend, qu'il prends les devant,

Quand la raison oublie, peu à peu s'assombrit,

Quand se trouves devant, tout ce que l'on attend.


Comme un animal en cage qui voit passer une proie,

Le corps tendu par le besoin de bondir,

Tourne et tourne et repasse sur ses pas,

Attendant le moment de pouvoir déguerpir.


Comme l'enfant, qui reste assis à table,

Mais sans cesse, s'agite et trépignent,

Qui reste sage et écoute, bien aimable,

Sans quitter des yeux ce qui est sous le sapin digne.


Comme l'amant au premier rendez-vous,

Regarde sa montre cent fois,

Ayant l'impression de devenir fou,

Jusqu'à ce qu'enfin il la voit.


Est encore pire dans l'incertitude,

Les choses vont-elles bien se passer ?

On ne vit que l'interlude,

Dans l'espoir du dénouement souhaité.


Comme l'étudiant qui passe un examen,

Quand les épreuves, depuis longtemps terminées,

Tournent dans sa tête, comme un alexandrin,

Dans l'attente de la note sacrée.


Comme l'opération de la dernière chance,

Quand s'écoule lentement la vie,

Se trouve dans la balance,

Le futur ou sa fin honnie.


Comme lorsqu'on voit l'accident,

Sans pouvoir intervenir,

On grince des dents,

Reste l'espoir d'avenir


Attendre est inéluctable,

C'est aussi la torture infinie,

Les certitudes inavouables,

Les peurs de minuit.


Il ne reste alors qu'un geste ou un mot,

Une attention offerte, un être aimé,

Obtenir un répis, un repos,

Un oubli simulé.

Elucubration d'un esprit dérangéWhere stories live. Discover now