Phlébotome

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Sous un soleil de plomb, par une chaleur horrible, depuis bien des éons sévissent les nuisibles.

Énormes rats poilus, aux petites dents pointues, qui s'en vont sous nos rues, créatures déchues.

Araignées dont la toile, sous leurs pattes velues, hérissent nos poils, terreur absolue.

Serpents sournois sonneurs, aux crocs acérés, synonymes de malheurs, de mort assurée.

Que dire du scorpion, qui cumule les défauts, d'un coup d'aiguillon, il nous offre aux corbeaux.

Dans la nuit la plus sombre, s'attirant milles ires, il existe des ombres, vivant de nos délires.

Loups garous écumants éloge de la rage, dont le regard brûlant déchiquète les cages.

Vampires inquiétants, aux pouvoirs immenses, des buveurs de sang, dévoreurs d'innocence.

Putrides revenants, horreurs décomposées. Son esprit avenant désire vous embrasser.

Fantômes agonisants, invisibles à nos yeux, condamnés errant, à jamais moins que deux.

Et pourtant il y a pire, sous nos faces sordides, qu'un méchant vampire ou un démon hybride.

La vile hypocrisie, de nos âmes tourmentées, qui travaille sans répit à nous faire échouer.

Échouer à la vie, à la communauté, au bonheur impie de la simplicité.

Car si l'homme porte un masque, sur son visage blessé, il y a sur le masque un déguisement parfait.

Couche après couche, un peu comme un oignon, se pose sur la bouche l'apparence des mignons.

Bien caché dans la pomme, il y a le ver, comme se trouve parfois l'homme bien caché sur la terre. Parmi les phlébotomes se trouvent les moustiques, comme parfois parmi l'homme se trouve l'héroïque.

Elucubration d'un esprit dérangéWhere stories live. Discover now