38

1.3K 100 20
                                    

Can I get to know you ?
___________________





Maëva



Ça y est.

J'ai parlé de moi.

Pour la première fois.

J'ai réussi à raconter ce qui m'a tellement tourmenté, rongé, énervé (et tout ce qui finit en é)

Est ce que j'aimerai voir mon père ? Je ne sais pas .

Ça fait tellement longtemps que tout ça s'est déroulé que je pensais avoir oublié avec les années...

Mais après avoir analysé mon comportement envers les hommes en général, après avoir prié, je me suis rendue compte que je n'allais pas bien.

J'ai enterré toute cette douleur en moi, j'ai décidé de ne plus en parler. Je ne voulais pas inquiéter mes frères, je voulais être forte .

Je dirais dans un sens que cela m'a poussé à devenir mature assez rapidement. Déjà en CM1, j'entendais ma maîtresse complimenter ma maturité.

Et cette douleur ? Je n'y pensais plus. Pendant des années je n'y ai pas pensé, je pensais que tout était réglé, oublié...

Mais ... au plus profond de mon cœur, je ne pouvais m'empêcher de ressentir de l'envie dès que je voyais des enfants avec des pères présents, aimants.

J'ai commencé à porter ce masque, qui avec le temps devenait de plus en plus lourd à retirer. Il était devenu comme un bouclier pour moi, un moyen de ne plus jamais être blessée...

Mais j'avais tort.

Ce masque m'handicapait et ne m'a aidé qu'à plonger dans une douloureuse solitude.

C'est à ce moment que j'ai rencontré Dieu.

En parcourant ma Bible, dans un élan de désespoir sans précédent.

Je me rendais compte de la misérable vie que je menais.

J'avais un bon travail, des amis, un toit...

Mais je n'avais pas la paix.

Et comme une étoile au milieu des ténèbres, ce verset m'a illuminé.

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. »

Matthieu 11:28

C'est à ce moment que j'ai compris que je n'avais plus à tout garder pour moi, qu'il y avait quelqu'un qui comprenait ma peine et pouvait la prendre pour moi.

Quelqu'un qui ne m'abandonnerai pas comme mon père, peut importe les circonstances.

Et depuis je ne l'ai plus lâché .

Jésus m'a appris à regarder de l'autre côté de la glace.

Et aujourd'hui il vient de me faire comprendre que je n'ai pas à avoir toujours peur.

On aurait du essayer...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant