Juste du kiff

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- J'espère que c'est important pour venir me déranger.

J'ouvre de grands yeux et reste parfaitement stoïque, dans l'incapacité de bouger.

- T'a perdu ta langue ? reprend-t-il.

- N-non... pardon... je m'en vais...

Je me secoue rapidement la tête pour reprendre mes esprits mais quand je fais un pas en avant il se racle la gorge, je retourne dans ma position initiale, immobile.

- Si tu frappes à ma porte c'est qu'il doit y avoir une raison.

Mon corps est paralysé d'anxiété ou d'une autre émotion ou sentiment que je suis incapable d'identifié, je réponds alors tout tremblant :

- Pardon... je ne sais pas ce qu'il m'a pris... je suis vraiment désolé...

Mes joues sont rouges de honte, comme un enfant prit en flagrant délit.

- Retourne-toi.

Sa voix est grave et presque autoritaire mais pas pour autant menaçante, c'est-à-dire que sa voix ne résonne pas comme un ordre mais comme une demande sans la politesse, j'ai la possibilité de partir m'enfermer chez moi, mais j'ai comme cette impression qu'il est du genre à avoir tout ce qu'il veut, c'est en regardant mes pieds que je me tourne tout doucement.

- Relève la tête.

Je me surprends moi-même à l'obéir, je ne sais même pas pourquoi, comme si mon regard est attiré par le sien, et quand je relève ses yeux ce ne sont clairement pas ses yeux qui captivent mon regard, mais bel et bien son torse nu seulement couvert d'une chemise ouverte. Je déglutis difficilement quand je détail ses abdos fins, un ventre plat faisant ressortir des muscles légers, ni trop, ni pas assez, juste ce qu'il faut. Je remonte mon regard sur ses clavicules bien apparentes, son cou parcourut de veines et finalement, ses yeux, ses prunelles brunes presque noir me sondes, me regarde, me dévore et encore une fois je me sens écrasé sous cette aura. Son menton se relève lentement ce qui confirme mon idée, je baisse automatiquement les yeux comme si je m'en sens obligé.

- Minho, lâche-t-il simplement.

Je fronce mes sourcils en relevant le regard, il croise ses bras me cachant la vue du haut de son corps et pose son épaule sur la porte.

- Comment je m'appelle. Tu m'as demandé hier. C'est Minho.

Depuis quand on est passé au tutoiement ? Sûrement du fait qu'à vue de nez on ne doit pas être très loin niveau âge.

- Alors... moi c'est Jisung.

- Je sais.

Mon ventre s'enflamme d'une douce chaleur. Je referme automatiquement mes lèvres, mais je les ouvre finalement à nouveau dans un élan de courage.

- Repartons sur de bonne base, moi et mon coloc on est là depuis pas longtemps et on veut en aucun cas faire de nos voisins des ennemis. Reprenons à zéro et apprenons à cohabiter dans cet immeuble.

Il me regarde, les yeux légèrement plissés et il passe sa langue sur ses lèvres d'un geste très lent et presque sensuel.

- Bonne soirée, Jisung.

Il s'engouffre chez lui et me ferme la porte au nez, je ne sais pas pourquoi, peut-être que mon esprit est suicidaire ? Je frappe à nouveau à la porte.

- Je n'ai pas fini de parler !

Mais aucune réponse, le garçon aux cheveux bruns a totalement disparu, je lâche un soupire et retourne à mon chez moi, l'avantage c'est que maintenant c'est calme et que je peux dormir à peu près sereinement, je dis bien à peu près car son regard envoutant et son ton autoritaire restent bien ancrés dans mon esprit.

***

Minho

J'entends encore sa voix m'appeler de revenir, je ricane tout seul et me fous dans mon canapé en augmentant le volume de la télé pour ne pas l'entendre. Je tends l'oreille et plus aucun bruit n'est produit dans le couloir, le voisin sexy a dû partir.

Alors je me lève, reboutonne ma chemise que je rentre dans mon pantalon à pince noir séparé d'une ceinture et quitte l'appartement, dormir ? On verra ça demain, j'ai mieux à faire.

Je roule jusqu'à un bar que j'ai l'habitude de fréquenter, je passe la porte vitrée et la musique rentre dans mes oreilles, des filles qui dansent sur le bar complètement torchées en train d'oublier leur ex sûrement. Des mecs les matant ouvertement, d'autre rigolent juste entre eux une bière à la main. Les profils des clients ici sont très hétérogène, ils varient souvent et comme je suis maintenant un client très habitués, je commence à connaître certains visage ou certain type de personne. Je m'assois dans un des canapés habituels et regarde autour de moi, inspectant la salle dans les moindres recoins, une serveuse foutrement sexy m'interpelle pour prendre ma commande.

- Une bière.

Elle note sur son carnet et revient quelque petite minute plus-tard.

- J'ai cru attendre, balance-je.

La serveuse me sourit et me fout presque son décolleter sous le nez dévoilant une poitrine plutôt généreuse en me donnant ma bière, quand elle part, je descends mon regard sur ses fesses et c'est à ce moment que je me rappelle que j'ai dû la baiser un jour, quand, je sais plus mais un jour. Je ne sais même plus si j'ai aimé mais tout pendant qu'elle m'a soulagé, j'ai dû kiffé.

Elle me lance parfois des regards insistants et je comprends vite le message, je me lève remonte mes manches et la rejoint à l'arrière pour me soulager et visiblement calmer son envie. Je mets sa main sur sa bouche pour qu'elle ferme sa gueule et je la pénètre violemment sans prendre le temps d'être doux.

Elle crie mon nom que visiblement elle se rappelle, moi je ne dis rien parce que je ne ressens presque rien, juste afin d'avoir ma dose et de tenir jusqu'à demain sans rien faire à part la branlette évidemment. Je la rhabille après et je remets les boutons de ma chemise correctement.

- J'ai cru que tu étais gay et que tu n'allais plus vouloir de moi...

- Ah mais je le suis, mais ça ne m'empêche pas de baiser des nanas, je varie.

- T'es bi ?

- Si tu veux...

J'écourte la conversation en rabaissant mes manches et glisse mes mains dans mes poches en rentrant dans le bar encore plus bondé que quand je suis sorti, je me rassois à ma place, jambes écartés à regarder aux alentours le goulot de ma bière aux lèvres, je repense à mes interactions avec le voisin sexy.

Entre le magasin où il m'a dit « en quoi puis-je vous être utile, Monsieur ? » j'ai cru que j'allais le baiser sur place tant il m'aguichait sans le vouloir surement, mais j'ai réussi à rester sagement en place, peut-être parce qu'avec les personnes que je couche habituellement, elles sont habituées à mes conditions : pas de douceur, pas d'after-care, pas de relation, pas de sentiment. Juste du kiff. Ceux ou celles qui ne comprennent pas ça dégage aussi vite qu'ils sont arrivés.

- Lee Minho !

Je relève la tête de ma rêverie et croise le regard d'un de mes rares amis.

- Felix... comme ça fait longtemps...


Sans contrôle [MINSUNG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant