Fiston

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Minho

- Comment vas-tu ?

La psychologue devant moi me regarde, son stylo à la main, ses doigts avec de longs ongles vernis tapote sur la table attendant que je parle. Cette femme s'impatiente parce que je n'arrive pas à parler, la honte m'envahit et elle ne m'aide pas, au contraire, elle ne fait que m'enfoncer sans le vouloir, elle fait juste son travail parce qu'il le faut et non par plaisir.

Cette psychologue me suit depuis mes 18 ans, c'est l'hôpital qui m'a forcé à en avoir une, mais je ne pense pas qu'il voulait me filer une pauvre incompétente et incapable comme elle.

- Ça fera 80 500 Wons (NDA : environ 60 euros).

Je pose l'argent sur la table et part, je n'ai pas parlé et elle sait que je ne parlerai pas, alors comme d'habitude les séances ne servent à rien, elle me demande comment je vais et ne me parle pas pendant les 59 autres minutes où elle tape sur son clavier.

Je claque la porte de son cabinet et repars à ma voiture, mon téléphone posé sur le siège passager sonne. Merde.

- Oui ?

- Bonjour Minho, je ne te dérange pas ? me demande mon patron.

Je baisse la tête et me lèche les lèvres, putain qu'est-ce que je vais faire.

- Non non du tout.

- Bien. Tu peux venir au salon ? Faudrait qu'on discute.

Ma main tremblante passe sur mon visage.

- Oui bien sûr, j'arrive toute suite.

J'enclenche une vitesse et roule jusqu'à mon travail, une boule de stress dans la gorge qui refuse de disparaitre.

La petite sonnette de la porte d'entrée résonne dans le salon de tatouage et je vois mon patron finir d'encaisser une cliente. Ses mains toute tatouées récupère l'argent et la cliente part du salon en m'adressant un sourire, son bras recouvert de filme protecteur pour ne pas abîmer son nouveau tatouage.

- Tu as fait vite Minho.

Je lui souris rapidement pendant qu'il se lave les mains et je m'assois dans un canapé, apportant ma cheville sur mon genoux me pinçant l'arête du nez. Ce n'est pas parce que c'est mon patron que je vais faire des politesses. Qu'on soit lèche-cul ou non, le salaire restera le même en fin de moi.

- Je voulais parler avec toi de tes vacances. Tu sais que je suis très cool et que je ne vois pas de problème au fait que tu prennes des vacances mais, tu en prends beaucoup Minho. Non pas que je doute de toi, je sais que tu es un gars qui en veux, je veux juste savoir si tu te sens bien ici ? Tu ne veux plus travailler ?

Ma mâchoire se contracte, non pas ça, je ne peux pas lui révéler pourquoi je ne peux plus travailler.

- Parce que tu sais, j'approche la retraite et c'est de plus en plus difficile pour moi d'assurer des journées complètes de travail.

- Non ce n'est pas ça... j'aime toujours tatouer ce n'est pas le problème, c'est juste que je ne peux plus faire des gros tattoos. Maximum 2h30.

- Et pour les gros modèles ? me demande mon patron.

- Je ne pourrais pas, c'est soit ça, soit je démissionne.

Il passe une main dans sa barbe de quelques jours et réfléchit silencieusement.

- Mais tu te doutes bien que ce changement d'horaire engendrera une baisse du salaire ?

J'hoche la tête, je vis plutôt aisément depuis que j'ai décroché ce job, je ne suis ni riche, ni pauvre, de quoi payer le loyer, acheter à manger, s'habiller, les séances de psy et deux ou trois extras en fin de mois, mais je suis quand-même obliger de faire mes comptes donc je ne me catégorise pas comme riche. Mais si le salaire baisse, je rentrerai sûrement dans la catégorie des personnes qui peuvent vivre, mais sans extras.

- Je me doute oui.

Ma tête s'abaisse et je réprime une envie folle de foutre mon poing dans le mur, sûrement pour me punir d'être comme ça, de ne pas savoir faire autre chose de mes mains que ça.

- Et Minho.

Mon patron me rattrape le bras alors que sans m'en rendre j'étais déjà en train de partir, non, de m'enfuir.

- Si tu as besoin d'aide, d'une oreille pour écouter tu sais que je suis là fiston.

J'hoche la tête avant de cette fois partir de cet endroit qui m'est si familier.

Le salon de tatouage est dirigé par cet homme, Lee Young-Jae, cet homme me connait depuis tout gamin, je me rappelle que pendant mon adolescence je faisais des dessins pour ses clients et il me donnait un petit peu de liquide, et j'étais heureux.

Il m'a aussi logé pendant plusieurs mois, à son étage qui est remplit de poussière et envahit de vieux cartons infectés de vieilles machines ou d'autres choses totalement inutiles, comme un débarras. Mais il y avait aussi un vieux canapé poussiéreux et une vieille couverture trouée, c'est ici que je vivais quand mes parents ont délibérément foutu un adolescent de 15 ans à la porte.

Mais Young-Jae ne m'a jamais abandonné, il m'a toujours trouvé de quoi me dépatouiller pour m'en sortir, et rien que pour ça je lui ne serait éternellement reconnaissant.

Puis à mes 18 ans, je pouvais officiellement travailler comme tatoueur à temps plein donc j'ai pu mettre de côté et me payer le permis, ma voiture et louer un appartement. Tout ce que j'ai aujourd'hui c'est moi et moi seul qui ait tout construis, j'ai travaillé dur pour vivre, pour survivre.

Mes mains restent serrées autour du volant, comme si je pouvais le décrocher, ma mâchoire est serrée au point que mes dents me font souffrir, mais c'est ce qu'on dit ? La douleur physique permet de vérifier si nous sommes toujours vivants et cacher les douleurs qui se passent là-haut.

Je m'arrête devant cet endroit, pourquoi ? Je n'en sais rien, pour quoi mes pieds franchissent sans que je ne le demande la porte automatique de l'animalerie.

Et je revois ce garçon, le sourire de Jisung m'arrache un très léger retroussement de lèvres. Mais mon sourire part très vite quand je remarque ce son sourire à lui,

...est totalement faux

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Encore un chapitre de posté !

J'espère que ce n'est pas trop fouillis et que vous avez globalement compris la rapide histoire de Minho. 

Attention, les mots en italique ont une grande importance ! Ils font en général référence à quelque chose qui est le thème principal de cette histoire ! 

Vous aurez bientôt (la semaine prochaine je pense) des chapitres explicatifs sur toutes ces choses qui sont un peu fouillis pour le moment. 

Prochain chapitre soit demain, soit après-demain selon ma productivité ! 

Merci de suivre cette histoire <3


Sans contrôle [MINSUNG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant