Un pas en avant

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Minho

Mes mains liées entre elles, mes yeux dans le vide, je fixe le tapis moelleux de Jisung, il est allongé dans son lit encore endormi, il s'est réveillé mais c'est aussitôt rendormi, son cerveau a eu beaucoup de chose à assimiler donc il a du se déconnecter, donc c'est normal.

Je ne sais pas pourquoi je ne pars pas de son chez lui, mais j'ai comme cette impression de devoir le protéger, au cas où ils reviendraient. J'ai cru que j'allais lui péter totalement la gueule, si Jisung n'était pas tomber je l'aurai achevé, mes ce besoin de le rattraper était bien plus fort que mon envie de défoncer l'autre mec.

- Je suis sex-addict, depuis mes 17 ans, je commence mon récit pendant qu'il dort. C'est la première fois que j'en parle à voix haute je crois. J'ai une psy, mais je ne lui ai jamais parlé, alors... c'est la première fois. Pour faire court, mes parents n'ont pas accepté, mon homosexualité, en me sortant toute les insultes homophobes clichées et débiles je te passe les détails. Quand j'étais ado, j'avais une énorme fierté, peut-être... comme maintenant je dois le reconnaître. Mes parents m'ont foutu à la porte à 15 ans et j'ai logé j'ai un de mes amis adulte, qui aujourd'hui est mon patron. Mais comme j'étais mineur, ils ont quand même gardé contact avec moi juste pour verser la thune obligatoire. J'ai voulu faire le fier et... et j'ai enchaîné les plans d'un soir avec des hommes, je faisais que ça, tous les jours, tous les soirs avec des partenaires différents chaque soir, dans différentes positions... juste pour leur montrer que ouais, je suis gay et je l'assume, c'était comme une sorte de vengeance. Mais... comme on dit souvent, ce n'est vraiment pas bon de se venger, parce que quoi qu'il arrive, la balle ira dans le sens inverse. Pour me punir de mettre venger, j'en suis devenu addict, même après avoir été majeur et donc avoir couper les ponts avec eux, je n'ai pas arrêté la baise, jusqu'à ce que je ne rende compte que j'avais ce besoin de baiser, autant que j'avais besoin de manger, boire ou dormir. Ouais je sais c'est dur à imaginer comme ça, mais c'est mon quotidien, et encore aujourd'hui, et j'ai putain honte de te le dire et c'est pour ça que je ne suis pas venu au rendez-vous, parce que... tu vas t'attacher et-

- Trop tard.

Je me bloque, je tourne la tête vers lui et, il est complètement réveillé, il me regarde les larmes aux yeux, il porte une main à ma joue et la caresse doucement, je ferme les yeux et baisse ma tête.

- Tu as tout entendu ? demandé-je proche du désespoir.

- A partir du moment où tu as parlé des remarques homophobes de tes parents.

Donc il sait, j'ai honte, il va me regarder avec tellement de... dégout ? Ouais, surement. Comme mon père.

- C'est une maladie ? me questionne-t-il soudain intéresser.

- Oui et non... c'est une addiction, une drogue, un peu comme le tabac, le café... donc... oui c'est une sorte de maladie mais guérissable avec seulement la force de la volonté.

- Et tu en as envie ? D'arrêter ?

Je fronce les sourcils, évidemment. Mais je ne dis rien, parce que oui j'ai envie d'arrêter, mais j'ai tellement peur de ne plus avoir ma drogue que je ne sais pas si je réussirai, j'ai peur d'échoué et d'être déçu.

- Je ne sais pas.

- Tu sais, il se redresse et monte sur mes genoux et enroule ses bras autour de ma nuque. Mon père est un ancien alcoolique, quand ma grand-mère est décédée, il s'est vengé sur l'alcool, j'étais assez jeune donc je m'en rappelle peu mais je me rappelle les disputes avec ma mère qui en avait marre. Elle l'a quitté jusqu'à ce qu'il change, et du jour au lendemain, il était en cure et quelques mois plus-tard, il s'est pointé chez ma mère un bouquet de fleurs en main et leur histoire a repris avec un homme totalement sobre. Ils se sont mariés à mes 12 ans. Parfois, il faut juste un choc émotionnel, une sorte de déclic pour que ça arrive, c'est juste... comme ça. Je pense que tu ne peux pas arrêter de dépendre de quelque chose si tu n'en n'as pas envie, je pense que tu arrêteras quand tu auras besoin d'arrêter.

Le fait qu'il utilise des mots que je comprends et surtout des mots qui me concerne, me touche particulièrement, il ne parle pas d'envie ou encore de besoin sans savoir leur réel définition. II sait de quoi il parle.

- Tu crois ? demandé-je doucement.

- Je ne le crois pas, j'en suis sûr.

Il me regarde dans mes yeux, je ne peux pas détourner le regard, il m'envoute totalement, son regard descend sur mes lèvres, merde, je ne peux pas m'empêcher de faire pareil, je regarde ses lèvres pulpeuses entrouvertes, prête à recevoir quelque chose qui n'arrivera peut-être jam- ses lèvres se plaquent contre les miennes violemment, je n'ai rien dis. Nos nez s'écrasent l'un sur l'autre, nos yeux se ferment simultanément, nos langues se trouvent comme un automatisme, et mes mains se posent sur ses joues comme si elle connaissait le chemin par cœur.

L'embrasser est comme avancer d'un pas, même être avec lui tout court m'aide, je ne ressens pas de besoin, seulement de l'envie. Le fait qu'il m'allonge doucement et se place sur moi, ses jambes de part et d'autre de mon corps, me provoque une vague de bouffée de chaleur. Je fais un pas en avant. Il m'embrasse les joues, le nez, les cheveux, le front. Je refais un pas.

- Je t'aiderai Minho. Je t'en fais la promesse.

J'en refais un et j'atteins une parcelle plus sécurisante que celle où j'étais, c'est-à-dire, au bord du vide.

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Maintenant vous avez (si j'ai bien expliqué) l'histoire de Minho du pourquoi du comment, si vous avez des questions n'hésitez pas ! J'essaie d'être au plus clair mais c'est pas forcément évident en parlant d'un sujet si complexe et délicat !

On se voit donc normalement demain soir pour deux uptades ! (

Bonne soirée les amis et bonne semaine  à tous !  

Sans contrôle [MINSUNG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant