Chapitre 25

205 13 1
                                    

J'arrive devant la maison louée où mes parents habitent en ce moment. Je paye le taxi et je frappe doucement à la porte pour m'annoncer. C'est maman Em qui m'ouvre. On se dirige au salon, mais elle n'y reste pas longtemps, fatiguée par ses visites de la journée. Après m'avoir souhaité une bonne nuit, elle me laisse seule au salon. J'envoie un message à Wanda pour l'informer de mon arrivée puis je m'allonge dans le canapé. Je m'endors sans le vouloir. Je me fais réveiller quelques heures plus tard par une de mes mères, qui m'emmène dans une des chambres de l'étage. Je me rendors sans demander mon dû.

Le lendemain, je traîne dans mon lit. Je n'ai absolument rien à faire aujourd'hui, ça veut dire que je vais passer la journée avec ma famille.

« Lou? Je peux rentrer?» La voix de maman Eu passe à travers la porte.

« Oui, va si rentre.» Elle passe la porte avec une tasse de café qu'elle pose sur la table de chevet.

« Comment vas-tu?

- Ça va très bien et toi?

- Ça va. Je comprends maintenant ton engouement pour partir. C'est très beau New-York en hiver.

- J'ai préféré l'automne pour ma part, mais je comprends, c'est magnifique.

- Comment s'est passée ta soirée hier?» Elle me demande, changeant complètement de sujet.

« Bien, j'ai été passée la soirée chez Wanda. On a fait une petite soirée assez calme avant que je ne vienne ici.» Je ne raconte que la grande ligne de la soirée.

- Et vous êtes toujours habillées sur votre trente et un pendant vos soirées?» Mon cœur loupe un battement.

« Pourquoi tu dis ça? J'étais habillée normalement.

- Je ne t'ai jamais vue habillé avec un aussi beau tailleur.

- J'en mets tout le temps!

- Mais c'était un tailleur de soirée.

- Et puis comment tu sais tout ça au fait?

- Eh bien... Il serait fort probable que nous vous ayons vu à l'entrée de l'immeuble.

- Maman!

- Quoi? Je n'ai rien dit de mal.

- Pfff...

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Je ne voulais pas que vous le sachiez, c'est tout.

- Pourquoi?

- Parce que.

- Ce n'est pas une réponse ça.

- Parce que je voulais découvrir par moi-même. Et que si je vous avez tout dis depuis le début, vous n'auriez pas arrêté de me dire: tu as fait ça? Tu as fait ci? Il faut que tu fasses ça... Je vous connais.

- On n'aurait absolument pas fait ça.

- Et tu oses mentir.» J'ose lui dire.

« Bon, peut-être que si. Mais c'est juste parce que l'on veut que tu sois heureuse.

- Mais je suis heureuse.

- Tu es sûr?

- Oui... Enfin, je crois.

- Viens t'asseoir.» Elle tapote la place à côté d'elle. Je fais ce qu'elle me dit en prenant au passage la tasse de café. « Raconte-moi tout.»

Je lui raconte alors tout depuis le début. De la rencontre à notre soirée de la veille. Du déni à l'acceptation. Je lui explique mes sentiments dans cette histoire, mes émotions. Je sais que j'ai dit que je voulais le garder pour moi, de faire de cette relation – quel qu'elle soit - un secret. Mais plus je parle, plus ça m'enlève un poids qui m'était inconnu des épaules. Et comme je n'ose pas encore en parler véritablement avec Wanda, je déballe mes pensées et mes souvenirs avec ma mère. Je parle pendant un bon quart d'heure, sans qu'elle ne me coupe la parole. Je lui parle de ma réticence au départ, des doutes que j'ai après avoir dit quelque chose, de la peur qui me noue le ventre presque à chaque fois, des retours en arrière que j'ai envie de faire quelques fois. Mais je lui parle aussi des moments que nous passons ensemble, des sentiments qu'elle me procure, des moments de vie uniques que nous partageons. Lorsque que j'arrête de parler, un silence est présent. Je n'ose pas vraiment la regarder après avoir dit tout ce que je pensais.

À l'ombre d'une destinée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant