Quand elles voient que je les ai repérées, elles s'en vont immédiatement. J'y crois pas, elles sont insupportables des fois. Je me tourne vers Wanda qui, sous son masque, est terrifiée. Nous qui avons fait un plan improbable le matin même pour ne pas qu'elle se fasse remarquer, on s'est fait découverte le soir même.
« Elles n'ont rien vu, elles venaient juste d'arriver.»
Elle essaie de se rassurer mais je les ai bien vues moi, et vues leurs têtes, elles étaient là depuis un bon moment. Ce que comprend Wanda: en plus de lire mes pensées, elle lit en moi comme dans un livre ouvert, et mon expression n'est pas la plus rassurante.
« Qu'est-ce que tu veux faire? Je lui demande. Car là, on ne peut rien nier.»
Si j'ai beau avoir stressé quand elles nous ont découvertes, je suis redescendue tout de suite et je suis de nouveau d'un calme olympien. Elles étaient déjà presque au courant de tout – quand je dis que je suis un livre ouvert – mais je pensais en garder un peu pour moi, ne pas tout leur dire. Mais maintenant, on se retrouve au pied du mur. Je l'ai accepté, par contre, Wanda, je ne sais pas.
« Comment tu peux être aussi calme?
- Ce sont mes mères, ça ne m'étonne pas d'elles, je hausse les épaules. Elles sont super sympas, mais envahissantes quelques fois.
- Elles sont au courant?
- De?
- De notre relation, elle passe ses bras autour ma nuque.
- Parce qu'on est dans une relation? Je lève la tête pour la regarder dans les yeux.
- Ce n'était pas logique? Elle caresse légèrement ma nuque, ce qui me fait frissonner.
- Je ne sais pas, on n'en a jamais discuté. Mes mains prennent place sur ses hanches.
- Alors discutons.»
Elle se détache de moi, pour aller se mettre derrière le portail. Je reste les bras ballants au milieu du chemin. Je connais son côté un petit peu théâtral, ce qui me donne légèrement peur – car je ne sais pas ce qu'elle va faire – mais qui m'excite aussi – puisque je l'ai toujours adoré.
Sans dire un mot, une boite apparaît dans sa main. Je fronce les sourcils en me demandant ce que c'est, quand elle ouvre le portail.
« I called you, please come to me,
Elle commence à chanter sous mon ébahissement.
In the middle of the night,
Elle marche tout doucement, sans me lâcher du regard.
Just call my name, I'm yours to love.
Elle a fait la moitié du chemin. L'intensité de son regard fait que je ne peux détourner le mien. J'oublie l'environnement dans lequel je suis, il n'y a que ses yeux verts qui me tiennent encore.
These burning flames, the crashing waves,
Je suis paralysée par la joie. Elle est tellement intense, mon amour pour cette femme est tellement intense, que je n'arrive plus à penser correctement. J'ai les joues qui commencent à me faire mal vu mon immense sourire.
Wash over me like a hurricane.
Elle est devant moi, droite, la boite de chocolat tendue vers moi. Je suis dans le flou le plus total: autant sur ce qu'elle va faire que sur ma réaction.
Just say me you want to be with me.»
Une explosion. Un ouragan. Non, un feu d'artifice éclate dans ma poitrine. Je suis envahie par tout l'amour que je lui porte. Par toutes les émotions qu'elle m'a fait vivre depuis notre première rencontre. Par tous les sentiments qu'elle m'a fait découvrir. Elle m'a entraînée dans un monde inconnu qui m'a fait chuter librement mais elle m'a rattrapé. Elle me l'a fait découvrir. Elle me l'a fait aimer. Toutes ses tentatives de flirts – subtiles ou non, ses sourires, ses regards, m'ont permis d'arriver à ce moment, où elle est devant moi, tenant des chocolats comme si c'était un objet précieux, en train de me regarder comme si j'étais la première merveille du monde à ses yeux, sous la neige.
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À l'ombre d'une destinée
FanfictionLou, animée par une vision claire de son avenir, se lance dans son rêve de faire le tour du monde. Grâce au semestre universitaire offert par ses parents, elle s'envole pour New-York, point de départ de cette nouvelle aventure. Un jour, alors qu'ell...