Chapitre 2 : La réception du Gouverneur

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La maison du gouverneur était une magnifique demeure coloniale de trois étages, soutenue par des colonnes blanches et agrémentée de fleurs fraîches sur tous les balcons. Une longue allée bordée de pins et de palmiers menaient à l'entrée de la maison, et les voitures de chaque famille se suivaient au pas pour y arriver.

Lorsque ce fut le tour des Karevell, ils descendirent tous de voiture tandis que William Karevell donnait des consignes au cocher ; puis ils se dirigèrent tous les cinq vers le porche pour entrer, appréciant la décoration festive. Un jeune homme les héla sur le perron et s'approcha d'eux, serrant Isabelle dans ses bras et saluant William.

_ Père, Mère, bonsoir, dit Thomas en souriant à sa famille.

Son épouse, Rose, inclina la tête pour saluer sa belle famille et Isabelle demanda avec amabilité :

_ Etes-vous arrivés depuis longtemps ?

_ A peine dix minutes, nous avons préféré vous attendre, répondit Thomas.

_ Histoire de faire entrer le clan Karevell tous en même temps, dit William en souriant largement à son fils.

Henry voulut lever les yeux au ciel mais Alice lui donna un coup de coude et il se retint ; mais depuis que William était devenu un riche planteur, c'était le clan Karevell par ci, le clan Karevell par là... Thomas avait peut-être quitté la demeure familiale pour fonder sa propre famille, il n'en demeurait pas moins à la botte de leur père. Henry espérait bien que le jour où il prendrait lui son envol, il réussirait à mettre un peu de distance entre sa famille et lui. Thomas habitait pour ainsi dire dans le jardin des Karevell... Mais il avait sa propre voiture, il fallait lui reconnaître cette indépendance.

La famille au grand complet put ainsi faire son entrée, et William les dirigea d'entrée vers le gouverneur William Littleton, qui accueillait ses invités avec boniments.

_ Gouverneur Littleton, bonsoir, dit William Karevell en arrivant à sa hauteur. Quelle magnifique réception !

_ Il fallait bien cela pour enfin rencontrer toutes les familles importantes de Charleston, dit le gouverneur en souriant à William Karevell. Ainsi donc, voici la famille Karevell au complet ?

_ Permettez moi de vous présenter mon épouse Isabelle, et mes fils Thomas, Michael et Henry, ainsi que ma fille Alice, dit William en les désignant un par un.

Tous s'inclinèrent devant le gouverneur, et aussitôt William Karevell entra dans une discussion animée avec le gouverneur et son épouse, qui elle s'intéressait à la plantation qu'ils possédaient.

Henry et Alice en profitèrent pour reculer discrètement et se rapprocher du buffet ; Alice prit une coupe de champagne et en but une gorgée, disant avec délices :

_ Bon sang, cette boisson est un véritable enchantement !

_ N'en abuse pas trop, remarqua Henry en prenant lui aussi une coupe.

Il regarda autour d'eux, essayant de repérer des têtes connues ; mais pour l'instant, peu de monde était arrivé et les personnes présentes n'étaient pas des intimes d'Henry.

_ A ton avis, parmi ces jeunes gens, lequel pourrait rechercher une épouse de bonne famille ? murmura Alice à l'oreille d'Henry sur le ton de la confidence.

_ Il y a bien les Harcovre, mais Père se sera peut-être lassé des armateurs. Rose est une fille d'armateur, rappela Henry en faisant référence à leur belle sœur.

_ Harry Harcovre est laid comme un pou, de toute façon, dit Alice en regardant vers le jeune homme en question.

Elle détourna le regard avant qu'il ne croit qu'il s'agisse d'une invitation à venir lui parler, et glissa à l'oreille d'Henry :

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