Chapitre 26 : Le grand départ

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Dès le lendemain, Henry demanda à l'un de leurs esclaves de faire passer un message chez les Menedis, afin de voir Sophie ; il attendit patiemment que la réponse revienne, puis il partit d'un pas déterminé chez elle, ayant au préalable demandé à Alice d'occuper leur père pour qu'il ne remarque pas son absence. Il ne voulait pas que William soupçonne quoi que ce soit.

Sophie l'attendait dans les bois derrière chez elle, et lorsqu'il la rejoignit il la serra longuement dans ses bras, son cœur battant la chamade.

_ J'ai eu tellement peur pour toi, murmura Henry en se détachant d'elle.

Sophie leva ses grands yeux noirs vers lui et sourit tristement, avant de dire :

_ J'étais justement en train de me dire que tu ne viendrais pas, hier, à cause d'Alice qui n'avait sûrement pas passé le message... J'étais en colère contre elle, contre Lucy, contre toi...

_ Pourquoi contre moi ? interrogea prudemment Henry.

_ Tu m'as évité ces derniers jours, Henry, rappela Sophie.

_ J'en suis désolé, vraiment, dit précipitamment Henry.

_ Pourquoi ?

Henry demeura muet, ne sachant que dire ; il finit par répondre après un instant de silence :

_ Trop de choses se sont bousculées. Les affaires de mon père, les fiançailles, la recherche de preuves contre mon père... Je n'arrivais pas à mettre mes idées en ordre.

_ Rien qui ne concerne Lucy ? interrogea Sophie.

Elle semblait réticente à poser cette question, et Henry était très réticent à l'idée d'y répondre ; mais elle ne savait rien, c'était évident.

_ Mis à part ce que nous préparions ensemble, non, il n'y avait rien la concernant, répondit Henry. Pourquoi cette question ?

Sophie parut hésiter, mais elle finit par dire :

_ Hier, j'étais prête à la confronter face à toi, quand tu serais arrivé. Lucy est amoureuse de toi, Henry.

Henry demeura impassible face à cette révélation, mais son cœur se mit à battre plus fort ; il dit négligemment :

_ Je ne suis pas venu te voir pour te parler de Lucy, mais de nous.

_ Qu'y a-t-il ? interrogea Sophie en fronçant les sourcils.

Henry prit ses mains entre les siennes et commença doucement :

_ J'ai perdu face à William. Il sait tout, c'est lui le responsable des deux explosions. Il savait que les écossais qu'il avait payés pour l'incendie arrivaient, et il fallait qu'il les fasse taire.

_ Je le savais, murmura Sophie. Tout le monde s'en doute... Tu as des preuves ? Nous devons l'empêcher de nuire, et définitivement.

_ Je ne suis pas venu pour te parler vengeance, l'interrompit Henry. Mais fuite et grand départ.

Sophie écarquilla les yeux, et sourit largement ; elle demanda d'un ton fébrile :

_ Tu es décidé à partir ? Tu ne voulais pas attendre que justice soit faite ?

_ C'est terminé, il a gagné. Et il t'a menacé. Si je continue à tout faire pour qu'il tombe, il te fera tuer...

_ Quel homme charmant, ton père, commenta Sophie.

_ Veux-tu partir avec moi ?

Sophie sourit et embrassa tendrement Henry ; elle interrogea enfin :

_ Quand ?

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