Eve revenait d'une mission avec son père, elle marchait tranquillement le long de leur grand lac. Le corps exténué, elle s'asseyait et contemplait le coucher du soleil en mangeant une crêpe, le regard vide. Elle ne ressentait plus aucune émotion, chacune d'entre elles avaient été effacées à travers les pertes qu'elle faisait subir aux autres.
Quand elle tuait, une partie de son âme se brisait, sa psychologie se décomposait, son esprit se fragmentait. Ses sentiments la rongeaient, le remords, la rancœur, la peur, les regrets. Elle a fini par tout effacer, la manipulation, la malédiction des Vandergrift emprisonnant complètement son être.
Alors, elle n'était plus qu'un robot, une marionnette, un jouet, une coquille, une chose, un objet, une arme faite pour tout détruire. Plus de larmes, plus de joie, plus de rien.
Rien dans son cœur, à part la mission, le meurtre, l'assassinat.
Tuer.
Tuer, encore tuer, toujours tuer.
Tuer pour manger, tuer pour l'argent, tuer pour faire plaisir, tuer pour ses parents, tuer car c'était sa destinée.
Tuer ou être tuée.
Sa vie se décidait par la mort. Par celle des autres, elle choisissait qui vit, qui meurt. Telle était la mission des Vandergrift.
Les juges de Link, les bourreaux de la ville, les démons de la peur.
Elle entendit des bruits de pas, se leva instantanément, la machine reprit son rôle.
-C'est moi Eve. Viktor.
-Qu'est-ce que tu me veux ? J'aime les crêpes mais pas en ta compagnie ! Laisse-moi tranquille maintenant.
Il palpe ses cheveux, avant de passer sa main dedans.
-Je peux pas croire que tu sois devenue comme ça... Je t'ai connu dans la solitude, je me suis habitué à toi et à présent, je suis amoureux. Débile non ? Mais je sais que toi aussi, tu étais amoureuse de moi, je suis sûr que tu ressens encore comme moi...
-Tout ça je m'en fiche, je suis une Vandergrift, j'aime que ma lignée ! Notre but est de réguler la population de Link, nous devons tuer les Indésirables, sans nous la ville n'est rien ! Je n'ai pas le temps d'avoir des sentiments !
-Tu les caches Eve. Tu le sais très bien. Je sais que tu pleurais après tes missions avec ton père. Tu détestes tuer. Tu ne le fais que si tu n'as pas le choix ! Je le sais !
-C'est notre rôle, notre destinée ! C'est ma fierté, mes parents reconnaissent mon talent.
-Je vais t'éloigner de cette famille de fou, Eve ! On a trouvé une solution avec Calista, écoute-moi juste quelques minutes.
-Soit, tu verras que ça ne change rien.
Viktor choisit d'être honnête et de tout raconter à Eve qui malgré sa fierté, ne put s'empêcher d'être curieuse, elle écouta attentivement toute l'histoire et le plan de Calista. Quand il finit de narrer son plan, la jeune Vandergrift ne put retenir de rire.
-Cali jalouse ?! J'aurais tellement aimé être elle ! Elle n'a jamais rien à prouver pour être aimée... Mais c'est pas grave, maintenant, je me fiche de tout ! C'est trop bien !
Viktor mit une claque à Eve, elle le regarda, le visage déformé par la haine.
-Tu fais quoi ?! Tu crois être qui pour me toucher !
VOUS LISEZ
The Holders
FantasyPuissance, destruction, anarchie... Tels sont les mots qui représentent le système « des détenteurs », ces hommes ayant subi une évolution du cerveau maîtrisent ce qu'on appelle le Gûzen. Le monde a changé, l'humanité aussi... Dans cette ère instabl...