👑💜Chapitre 2💜👑

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Le voyage n'était pas aussi pénible que Yeonjun l'eut craint. Il était certes plus ennuyeux que la pluie puisque leur avion privé transportait essentiellement des ministres se rendant en Europe, son précepteur et trois gardes du corps mais il était censé passer assez vite et là était l'important.

Donc passer le moins de temps possible en compagnie de personnes qu'il haïssait.

Autant dire que ce trajet était l'éclate totale pour le Prince. Que des vieux qui parlent avec des chiffres à bord. Ça fait rêver n'est-ce pas ? Surtout quand, comme Yeonjun, on détestait les maths.

En réalité, il n'avait pas vraiment à supporter leurs fastidieuses conversations car il s'était enfermé dans la minuscule cabine contenant les toilettes. Entendre son Klahadoll se désoler du manque d'esprit du Prince et faire semblant de montrer à quel point il aimait celui-ci, lui était juste insupportable.

Son précepteur semblait avoir une disposition à lui faire réflexion sur réflexion.

" Ne faites pas traîner vos lacets, c'est inélégant", "Tenez-vous droit, sinon vous serez bossu et aucune femme respectable ne voudra de vous." "Allez vous peigner, vous ne ressemblez à rien", "Yeonjun, vous devez décidément arrêter de faire des réflexions".

Déjà, ils n'étaient pas potes, alors son "Yeonjun", il pouvait se le carrer là où il pensait. Ensuite, ces petites remarques acerbes provenaient certes du fait que Yeonjun aimait bien critiquer, mais étaient bien plus violentes que les siennes.

Même s'il en avait l'habitude, la véhémence des propos de Klahadoll l'entaillait toujours un peu plus à chaque mot prononcé.
Yeonjun voulait juste lui dire d'aller se faire foutre, avec l'espoir que ça le détendrait, de s'occuper de sa propre vie et de son propre cul. Le laisser en paix.

Assis sur le siège des toilettes, les genoux ramenés contre son torse et le miroir juste en face de lui, il sentait une haine féroce le dévorer. De quel droit se mêlaient-ils tous de sa vie ?
Néanmoins, il ne pouvait rien faire.

- Putain de fatalité, pensa Yeonjun, réfrénant une envie de pleurer.

Il lui restait à présent vingt minutes à passer dans ce minuscule cagibi avant de poser le pied à terre.
Mille deux cents secondes qu'il passa à s'observer sous toutes les coutures.

Yeonjun n'aimait pas franchement son visage. Pas qu'il le trouvait laid quoique qu'il ne se voyait pas magnifique non plus, mais parce qu'il était affiché dans chaque vitrine de chaque magasin de chaque quartier de chaque ville de Corée.

Sa tête paraissait à la une de tous les journaux, il apparaissait presque chaque soir aux informations télévisées. Il y avait de quoi devenir photophobe.

Cependant, quoi qu'on puisse en dire, Yeonjun étaitt bien plus beau qu'il ne le pensait.
Il possèdait de beaux yeux en amandes d'un noir d'enfer, une jolie bouche rosée en forme de cœur, une chevelure bouclée brune et une silhouette athlétique. Il n'était pas spécialement musclé mais ses épaules étaient larges, son ventre, plat et ses pectoraux, bien dessiné.

Mais qui pouvait savoir à quel point ces yeux ont pleuré ? Qui pouvait avoir une idée ce que cette bouche aurait voulu dire ? Qui pouvait connaître tous les soins que ses cheveux ont subi ? Qui pouvait seulement imaginer tous les exercices, tous les stratagèmes que son corps a enduré pour être similaire à celui d'une statue grecque ?

Les gens ne voyaient pas plus loin que la surface se contentant simplement des apparences pour juger une personne.

Mais qui pouvait voir Yeonjun, espiègle et rieur ? Qui pouvait connaître sa voix enchantant ce qui l'entoure ? Qui pouvait imaginer ses rêves, ses désirs, ses peurs, ses passions ?

Run AwayʸᵉᵒⁿᵍʸᵘOù les histoires vivent. Découvrez maintenant