👑💜Chapitre 15💜👑

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⚠️/Attention, sujet sensible : harcèlement sexuel\⚠️



- Allez rien qu'une fois... tu peux bien me laisser un peu de ton cul, l'autre en profite déjà tellement...

Il soufflait contre son cou, les mains froides, si froides malaxant brutalement et absolument sans aucune douceur ses fesses.
Coincé entre le mur et l'adolescent, il ne pouvait rien faire.

Il le savait.

Cela faisait la deuxième fois de la semaine.

Alors pourquoi n'arrivait-il pas à le repousser ?

C'était tout simplement insupportable.

La peur lui paralysait les membres, ses sourcils étaient froncés tant il fermait ses paupières. Subir, tant pis, voir, jamais. Il frissonnait de dégoût, il voulait juste s'en aller, qu'on lui foute la paix.
Mais non, il était là, dans ce couloir en décrépitude des anciens locaux administratifs, en train de se faire peloter contre son gré.

Il était fort pourtant.

Ça aussi, il le savait.

Alors bordel de merde, pourquoi n'arrivait-il pas à dégager cette langue de son lobe ?
Ses dents s'amusaient à le mordiller et tous les deux savaient qu'il allait craquer.

Que sa voix allait gémir quelque chose qu'il ne voulait pas sortir, que sa bouche prononcerait une plainte qu'il ne voulait pas exprimer.

Son corps le trahissait.

Son corps connaissait.

Lui aussi connaissait.

D'abord les regards lubriques.

Puis les sourires en coin.

Ça profite de la cohue des couloirs pour caresser les hanches.

Puis ça met la main aux fesses.

Ça effleure les tétons.

Ensuite viennent les mots. Les gémissements. Les simulations.
Et les mots ça fait putain de mal.

"- Salope, petit cul, t'es baisable, t'es un bon coup, je vais te faire voir les étoiles, je vais te démonter, t'es contente hein ma petite pute, laisse toi faire bordel. "

"- Estime toi heureux que je sois là, tu n'es qu'une petite salope, hein que t'aimes la domination par un vrai mâle ? Petite pute "

"- Salope, pute, pute, salope."

"-Arrête de parler. "

"-Arrête de pleurer. "

"-Arrête de gémir. "

"- Arrête de te débattre."

Au début on crie, on bouge, on essaie par tous les moyens de s'en sortir.
Puis on comprend que non, on va pas s'en sortir cette fois-ci.

Et quand on ne dit rien une fois, ça devient une habitude.

Il n'y a pas forcément pénétration.

Une fellation, un baiser, une pression.

Sans consentement c'est du viol.

Comment tout ceci avait commencé déjà ?
Ah oui. C'était le mardi. Puis il avait réitéré aujourd'hui. Le vendredi.

Ben était dans la salle de musique, seul. Pourquoi ? Parce que c'était l'unique pièce insonorisée du domaine et qu'il voulait pouvoir composer tranquillement avant l'arrivée des élèves de la section. Il aurait bien voulu pouvoir rester avec Yeonjun, mais celui-ci était en cours. Ben avait souri, il le rejoindrait plus tard. Le noiraud avait hâte qu'il vienne. Pour la première fois en dix ans, il ne se sentait pas abusé ou méprisé en compagnie d'un garçon.
Il était tout simplement bien et cette petite boule de chaleur qui s'épanouissait dans son estomac n'y était pas étrangère.

La vie semblait plus douce avec Yeonjun.
Les nuits comportaient moins de mauvais rêves.
Les aliments avaient meilleur goût.
Les souvenirs ressurgissaient tout de même, mais plus brièvement.

Tout en songeant à tout cela, Ben sourit de plus belle et brancha son ampli. Scorpions l'avait toujours détendu et bien qu'il se portait mieux qu'il ne l'avait jamais été, il gratta les premiers accords de Still Loving You.

Soudain, une fausse note. Puis deux. Puis un crissement effroyable se fit entendre de son instrument qui fût lâché et, heureusement, retenu par la lanière. Ben réprima un hoquet de surprise quand il sentit des mains sur sa braguette. Ce n'était pas Yeonjun.

Parce que Yeonjun n'aurait jamais, jamais fait ça sans son accord. Et puis, Yeonjun était doux. Il portait une bague à l'annulaire droit.

Là, celui à qui appartenaient ces mains dégoûtantes ne portait pas de bijoux et était entré sans bruit.

Pour le surprendre.

Ça y était.

Il avait compris.

Son corps s'était paralysé, sa voix brisée et sa vue floutée par les larmes qui s'échappaient rapidement de ses yeux. Il n'y couperait pas. Une fois devient vite deux. Vous connaissez la suite.

- Je ne te satisfais donc pas assez pour que tu ne daignes pas me signifier ton plaisir ?

Ben sortit brusquement de ses songes.

- On va s'arrêter là ma petite salope hein ? Allez rêve bien de ma bite dans ton petit cul.

Kai partit en riant et se massant l'entrejambe.

Laissant un Ben détruit s'effondrer par terre sous les pleurs.

Run AwayʸᵉᵒⁿᵍʸᵘOù les histoires vivent. Découvrez maintenant