👑💜Chapitre 26💜👑

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Samedi 29 octobre 2022

Le dîner s'était achevé sur une note positive et délicieusement sucrée à savoir de la crème au chocolat.
Ils avaient su apprécier chaque moment propice au bonheur qui se présentait à eux. Ils savaient saisir l'opportunité.

Après avoir avalé leur assiette de poulet au miel à la peau exquisement croquante, haricots verts d'un beurre mousseux et léger et des pâtes agréablement revenues à la poêle suivie d'un fromage aux noix en un temps qui pourrait figurer dans les annales de record, Yeonjun et Ben n'aspiraient plus qu'à une envie, douce et commune : dormir.

Il leur tardait tant de prendre une douche chaude qui détendrait leurs muscles avec délice, de se glisser dans un pyjama confortable et se coucher dans le lit de Yeonjun, moelleux à souhait, la couverture rabattue sur leurs corps, blottis l'un contre l'autre.
Ils s'impatientaient de se retrouver au pays des rêves, pays où seuls eux pouvaient pénétrer.

Aussi, le petit couple avait expédié le repas et après avoir débarrassé leur vaisselle et autres déchets, ils se hâtaient de monter les escaliers de marbre blanc du hall afin d'exécuter leur programme de détente si attendu.

Ils avaient pratiquement atteint le tapis du premier étage quand une voix plus que familière les interpella. Ils se retournèrent avec lassitude et, ne laissant aucune place à l'imagination, ils virent la silhouette de M. Ammiratti, le directeur de l'internat se dessiner 5
Ben gonfla les joues et souffla bruyamment. Avec les anciens, les conversations ne finissaient jamais, et il ne voulait pas d'un discours bienveillant ou enflammé mais d'un oreiller et de son Yeonjun.

C'était si compliqué à comprendre ? Apparemment.

— Ben, Yeonjun, voudriez-vous avoir l'obligeance de me suivre dans mon bureau ? Nous avons à parler.

Nooon pitié, dites moi que c'est une blague, une vaste blague, pas drôle certes mais une blague !
Je ne veux pas parler, je veux dormir.
Mon plan initial était pourtant simple.
Manger vite, monter vite, dormir.
Je ne voyais pas ce qui aurait pu le faire capoter.

Et maintenant je vois. Et je le vois bien. Espèce de petit bonhomme au costard trop serré qui me prend pour son employé !

Après qu'il leur ait subtilement donné l'ordre de le suivre, Monsieur Ammiratti marcha d'un pas droit, presque distingué vers son bureau. Si lui ressemblait à un héron de par la tension qui dominait son corps, les deux adolescents traînaient le pas.
Ils étaient fatigués, n'avaient pour seul désir que de se reposer et voilà qu'ils allaient devoir écouter le sermon d'un homme qui n'avait en tête que la droiture.

Le directeur les fit s'asseoir avant de lui-même s'exécuter et ouvrit un tiroir de son large bureau en chêne.
Il en sortit une boîte gravée où il se servit un cigare.
Il l'alluma prestement et le porta à sa bouche, son expression de visage trahissant sa délectation.
Si Yeonjun paraissait ébahi par cette scène qu'il n'avait vu que dans les films de Jonnhy Depp, Ben était blasé.

Ce qu'il avait devant les yeux, il l'avait vu des millions de fois. Ce type se donnait un genre et son costume Armani ne faisait que confirmer les propos du jeune aux cheveux rouges.

— Bien. Les enfants nous devons discuter.

— Sans blague.

— Ben, si ton sarcasme voulait bien se tenir tranquille...
Alors. Comment allez-vous depuis une semaine ?

Yeonjun le regarda avec des yeux ébaubis. Cet homme les avait vraiment fait venir dans son bureau, sacrifiant de précieuses heures de sommeil et tout ça pour leur demander de la plus calme des façons s'ils allaient bien ?

La blague, songea le bleuté, non sans cynisme.

Éreinté et vous ?

— Préoccupé. Bien faisons le point.
Yeonjun, votre mère m'a envoyé un courrier.

A ces mots le corps du nommé se tendit.

— Elle m'écrit qu'elle organise une conférence de presse à laquelle vous serez tenu de siéger dimanche.

— Attendez... dimanche, dimanche, genre après-demain ?

— Oui. Elle ne sera point présente car, comme le cite-t-elle, trop déçue par votre comportement.

Il aurait voulu exploser.
Il se sentait si bien sans sa mère pourquoi venait-elle toujours ajouter son grain de sel ?
Cela faisait une semaine qu'ils avaient coupé les ponts, de la façon la plus claire possible alors qu'est-ce qu'elle avait bien pu ne pas saisir pour qu'elle vient encore s'immiscer tel un poison dans sa vie ?

— Vous pouvez disposer.

C'est tout ?! Je me retiens d'imploser. Je n'en peux vraiment plus de cette vieille garce.

~

Yeonjun était allongé sur le flanc gauche, derrière Ben se trouvant dans la même position.
Le bras du plus âgé entourait la hanche du musicien, se reposant dessus dans la plus grande des douceurs.

Le nez chatouillant son cou, le bleuté profitait de l'odeur de savon qui circulait dans ses narines. Cette fragance rassurante le retirait dans des pensées peu agréables. Il repensait à tout ce qu'il avait vécu avec Ben, leurs longues discussions, les révélations et tout ce qu'il s'était passé le confortait dans son choix.

Le musicien s'était endormi et sa respiration irrégulière faisait se soulever son torse. Yeonjun caressait sa peau puis embrassait délicatement son cou.

Sans même qu'il s'en rende compte, de minuscules larmes perlaient sur ses joues, tellement de petits cristaux glissant sur ses pommettes.
Il ne voulait, bien évidemment, pas le montrer à Ben, parce que tu vois, il est fort et blablabla, mais son angoisse, elle, s'en moquait complètement et prenait un malin plaisir à monter de seconde en seconde.

Bon, il se devait bien de l'avouer, la conférence de presse qui devait se tenir le lendemain le terrifiait. La peur lui tordait le ventre, empêchant l'air de se répandre de façon correcte dans ses poumons.
Car il allait rendre publique sa relation avec le plus jeune.
Il allait annoncer son émancipation forcée, hurler son homosexualité au monde.

On dit souvent que les enfants se doivent de faire leur fierté de leurs parents, que c'est leur devoir.

Et bien, Yeonjun allait se faire le plaisir de provoquer la perte et le déshonneur de sa mère.





Coucouuuuuuuu

Je prévois une update demain sur mon LifeBook mais je ne sais pas si je pourrais parce que JE NE CAPTE RIEN CHEZ MOI.

Run AwayʸᵉᵒⁿᵍʸᵘOù les histoires vivent. Découvrez maintenant