Chapitre 13

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Pov Benedict

Fatiguée, la femme aux cheveux blonds gara sa petite citadine dans la rue adjacente, faute de places de parkings plus proches. Elle dû sortir sa valise du coffre, puis après un énième bâillement, la traina tant bien que mal vers le portail noir à l'autre bout de la rue. Ils étaient rentrés du voyage scolaire ce matin, mais elle avait dû s'occuper de l'administration, de l'organisation retour avant d'être enfin libre de rentrer chez elle. Elle était contente de pouvoir retrouver Lilwen et de se reposer un peu. Ce n'était pas comme si Sybille, sa collègue, avait été très agréable avec elle. Et puis de toute manière, elle avait toujours détesté les mathématiques. Après avoir remonté l'allée de l'appartement, les cailloux crissant sous ses semelles et ses tresses à moitié défaites lui tirant le cuir chevelu, Benedict tapa le digicode et rentra dans le hall de l'immeuble. Elle se sentait exténuée. Ses nuits dans le bungalow n'étaient clairement pas complètes, et son assoupissement dans le car ne l'avait pas vraiment reposée. La simple pensée de son lit et de sa copine la faisait presser le pas dans les escaliers. Elle arriva sur le palier et deverouilla la porte d'entrée, poussant sa valise à l'intérieur, son sac sur une épaule.

-Bébé, je suis rentrée ! clama-t-elle, enlevant ses baskets sur le tapis noir.

A sa grande surprise, Lilwen ne lui répondit pas. Ce n'était pas habituel de sa part, et Benedict fronça les sourcils.

-Babe ? répéta-t-elle, posant ses clés sur la commode.

Elle ne fut pourtant pas accueillie par le silence, mais par des sons étranges provenant du couloir. Inquiète qu'il aie pu arriver quelque chose à sa copine durant son absence, elle laissa sa valise dans un coin et se dirigea vers la source du bruit. La porte de la chambre était mal fermée, et Lilwen devait sans aucun doute s'y trouver. Benedict la poussa de son bras libre, l'autre tenant inconsciemment son sac à dos, et s'avança dans la pièce.

Elle n'aurait jamais pu s'imaginer ce qu'elle y trouverait.

Sinon, elle ne serait jamais entrée.

Dos à elle, à califourchon sur le lit, sa copine ne l'avait même pas remarquée. Elle portait cet ensemble de lingerie bleue en dentelle, qui faisait ressortir sa peau bronzée. Celle qu'elle avait mis lors de leur première fois. Mais là, sous ses courbes gracieuses, Lilwen avait osé. Elle avait osé porter cet ensemble, alors même qu'elle était actuellement occupée à embrasser passionnément l'homme qui lui faisait face. Il était torse nu, ne laissant pas grand recours à l'imagination afin de deviner leurs intentions communes. Benedict cru qu'elle allait vomir. Ses tripes semblaient sur le point de sortir de son corps de manière peu naturelle. Les lèvres de la femme qu'elle aimait dansant le long du cou de cet homme, qu'elle ne connaissait même pas. Elle savait que Lilwen était bisexuelle, mais cela n'excuserait jamais cet acte. Le fait que ce soit un homme n'était pas ce qui lui faisait le plus mal. Ce qui la déchirait c'est qu'elle avait eu l'audace de croire aux je t'aime murmurés à l'oreille comme une promesse. Qu'elle y avait cru. Qu'elle n'en avait pas douté un seul instant.

Son sac glissa de son avant bras, accrochant ses doigts, avant de s'écraser au sol entre elle et la scène indécente.

A ce son, les deux amants sursautèrent, se retournant dans sa direction. Les lèvres encore rougies, les yeux brûlants d'une fougue séductrice, sa petite amie leva les yeux jusqu'aux siens.

Quand elle l'a reconnu, le visage de Lilwen changea. Ses iris s'écarquillèrent de surprise, puis d'embarras, avant de se teinter d'excuses. L'homme derrière elle eut le réflexe de cacher ce qu'il pouvait de son corps derrière ses bras velus, un geste qui paru vraiment ridicule à l'enseignante.

-Ben ! s'exclama la femme aux longs cheveux bruns, se levant d'un bond pour essayer de l'atteindre, de la retenir.

-Comment... comment tu as pu ? gémit la blonde, plantée dans l'encadrement.

Lui apprendre à aimer - [Romance lesbienne]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant