Chapitre 3

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Plusieurs amis vont se coucher, mais Audrey, Marion et moi restons. La conversation devient plus intime, typique des moments entre filles et amies proches. Audrey ne cache pas son intérêt pour mon ami japonais, tandis que Marion se montre plus ambiguë. Quelqu'un lui plaît, mais elle n'est pas certaine de ses sentiments. Cependant, elle rassure Audrey en lui disant qu'elle n'a aucun intérêt pour Tatsu, ce qui les fait toutes les deux rire, puis bâiller.

« Je vais me coucher ! À demain les filles. Bonne nuit, Mély.

— Bonne nuit Audrey. » dis-je en m'installant confortablement dans ma chaise, en sirotant ma bière et en observant les flammes du feu qui crépitent, projetant leurs ombres dans le dos d'Audrey.

« Je me sens bien ici, Marion. J'avoue que j'en avais besoin.

— Je vais être honnête avec toi, si tu n'avais pas accepté, il n'y aurait pas eu de week-end, Amélie », me dit-elle à voix basse, me fixant intensément.

« Je ne suis pas aveugle, Marion. J'ai remarqué... ton intérêt, aujourd'hui.

— Est-ce que cela te dérange ou te pose un problème, par rapport à ton petit ami ?

— Je suis célibataire, Marion. Il n'y a personne dans ma vie en ce moment. »

Elle me sourit, son visage illuminé par le feu, et je tends ma main pour qu'elle la prenne.

« Je ne veux pas te donner de faux espoirs, Marion. Je t'apprécie énormément, tant intellectuellement que personnellement, et en plus tu es mignonne, mais je ne suis pas gay. Bon, je n'ai jamais essayé, donc je ne peux pas vraiment le savoir.

— La scientifique en toi n'est pas curieuse ? » demande-t-elle, un sourire en coin, se rapprochant sur le bord de sa chaise.

« Si, bien sûr, mais c'est purement physiologique, de la chimie. Embrasser libère de l'ocytocine, de l'endorphine et de la sérotonine. Le stress diminue, on est plus détendu. Veux-tu m'embrasser ?

— Amélie... Je...

— Veux-tu m'embrasser, Marion ? » insistais-je, posant ma bouteille de bière par terre, me rapprochant sur le bord de mon siège, allant à sa rencontre. « Je te propose une expérience scientifique, mais sans garantie de résultat. L'échantillon témoin peut ne pas être viable.

— J'aimerais beaucoup, oui, mais en cas de test non concluant, est-ce que cela remettrait en question notre relation amicale et notre collaboration universitaire ?

— Tu veux savoir si tu te retrouveras sur une liste noire, comme Jordan ?

— Oui. »

— Cela n'arrivera pas, alors embrasse-moi. »

Je la regarde hésiter, puis sourire avant de s'enfoncer dans son siège.

« Je préfère que tu restes un fantasme pour le moment. C'est à toi de venir m'embrasser, je t'attendrai », dit-elle.

« Je t'apprécie encore plus, Marion. Tu réalises qu'à part Audrey, tu es la seule à me toucher », dis-je en la regardant, observant sa main qui tient encore la mienne, me caressant avec son pouce.

« J'ai de la chance », murmure-t-elle en fixant sa main.

« Tu n'imagines pas combien », souris-je. « Je cours le matin, donc ne me cherche pas et ne m'attends pas si vous faites quelque chose. Je me débrouillerai, peut-être en allant nettoyer ton dolmen. »

« D'accord, Amélie, je serai là », répond Marion.

« Mmmm, la maison pour nous toutes seules ? » demandais-je en me levant, puis je me penche pour déposer un baiser sur sa joue. « Je t'aime bien, Marion, ne l'oublie jamais. Tu es importante.

La Reine elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant