Chapitre 7

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Je regarde l'adresse sur mon téléphone, puis le nom sur la plaque.

C'est bien ici.

Je suis nerveuse pour plusieurs raisons. Clément n'est pas avec moi, mais il m'a envoyé un courriel ce matin via ma messagerie. J'ai lu son message en me préparant.

« Je ne veux ni rompre, ni t'abandonner, ou quoi que ce soit. Je tiens à toi, je t'aime depuis toujours. »

Cela m'a rassurée sur le moment, mais je ne le vois toujours pas à mes côtés. J'aimerais tellement qu'il soit là, m'accompagnant. J'ai tant besoin de sentir ses doigts entrelacés aux miens, de ressentir sa présence et son soutien. J'appuie sur le bouton, la porte se déverrouille et je la pousse, traversant une petite cour privée. Ensuite, je monte les escaliers jusqu'à la porte du bureau du notaire et je frappe.

« Bonjour », m'accueille une femme d'âge moyen, aux alentours de la quarantaine.

« Bonjour, je suis Amélie Pernelle. J'ai rendez-vous avec Monsieur Beauceron.

— Bien sûr, asseyez-vous, je vais le prévenir de votre arrivée. Puis-je vous offrir un café ou un thé ?

— De l'eau, s'il vous plaît. Merci », répondis-je en souriant.

« C'est sa fille », chuchote une voix à mon oreille. Je souris, sentant son souffle caresser ma joue, puis il dépose un baiser. « Excuse-moi pour mon retard, je suis nerveux.

— Moi aussi », murmurai-je le plus discrètement possible.

« Vous pouvez entrer », dit-elle en revenant avec une bouteille d'eau et un verre qu'elle place sur un petit plateau, ouvrant une porte. Je l'observe poser le plateau, déboucher la bouteille et verser la moitié du verre d'eau avant de sortir du bureau et de refermer la porte derrière elle.

« Bonjour, Mademoiselle Pernelle. Je vous en prie, prenez place. »

Je n'ai jamais vécu un moment aussi irréel. Pendant plus d'une demi-heure, je découvre la maison qui m'est léguée en héritage. Je ne sais pas comment la décrire, c'est un mélange entre un chalet de montagne et une bergerie médiévale, entièrement construite en pierre et en bois. Je reçois également le magasin d'antiquités en héritage, mais cela m'importe peu. J'ai l'intention de suivre la première suggestion du notaire, trouver un acquéreur, résilier le contrat de location du magasin et régler les frais. Il me propose de chercher un agent immobilier pour vendre la maison, ce que j'apprécie, car je n'ai pas envie de m'occuper de cela.

« Cependant, pas dans l'immédiat. J'aimerais d'abord aller la voir, il se peut qu'il y ait des photographies ou des objets de ma famille. »

Le notaire me rassure, il attendra mon accord avant d'agir.

« Est-ce qu'il a des comptes en banque, des avoirs ? » demande Clément, et je répète la question, ce à quoi le notaire confirme. Il y a simplement des formalités administratives à suivre, mais le certificat de décès et le testament certifié suffiront. Le notaire se propose également de m'aider à clôturer les comptes le cas échéant.

« Euh... et pour...

— Non », me sourit-il. « Cette information vous sera communiquée par la banque. Voici l'adresse de la banque », conclut-il en refermant un dossier qu'il me tend.

« Comment puis-je accéder à la maison ?

— La clé se trouve au poste de police, elle vous sera remise lorsque vous vous présenterez avec les documents contenus dans ce dossier. Avez-vous d'autres questions ? »

Je regarde Clément qui jette un coup d'œil par-dessus l'épaule du notaire pour voir ce qui est affiché sur l'écran de son ordinateur, ainsi que les papiers sur son bureau. Il secoue la tête.

La Reine elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant