Chapitre 17

50 9 0
                                    

Je salue Claire et Jean-François, les remerciant une fois de plus de nous laisser passer le week-end ensemble. Ils nous observent pendant que je glisse sa valise dans le coffre. Je monte à l'arrière avec Marion, tandis qu'Audrey prend place à l'avant, côté passager. C'est la troisième fois que nous partons en Bretagne, et je ressens une certaine fébrilité. Ce lieu semble prédestiné à quelque chose d'important.

Sur la route, les filles discutent de ma préparation, m'imaginant en héroïne de Marvel, elles de moquent en me cherchant un nom, passant de Majestelf à Blondelf, heureusement que le ridicule de tue pas. Laurel est devenue familière avec le trajet et conduit rapidement, impatiente d'arriver, tout comme moi. Le soleil se couche alors que nous nous engageons sur le chemin, et à notre arrivée, les phares de la voiture éclairent la maison, lui donnant un aspect sinistre.

Marion récupère sa valise et les clés, allume toutes les lumières et guide Laurel jusqu'à la chambre qu'elle lui a réservée. Pendant ce temps, je vais chercher les draps que nous avions étendus dans la buanderie. Laurel semble enchantée et exprime sa satisfaction en criant à tue-tête. J'ouvre la porte de ma propre chambre et y entre, refermant la porte derrière moi.

« C'est une blague ? » demandais-je sans désigner personne, puisque personne n'était monté avant moi. J'ouvre la porte, montrant à Marion et Audrey ce qui est posé sur le lit : le livre.

« Qu'est-ce qu'il veut à la fin ? Il va et vient comme il veut ! » dis-je en m'en emparant. « Si seulement on pouvait comprendre ce qu'il... ohhhh, j'arrive à le lire ! » dis-je en m'asseyant sur le lit, feuilletant les pages. « Il est question de... biologie ? Ça parle de plantes, de croissance, de boutures, de croisements entre animaux. Mais les animaux ne sont pas... ordinaires. Ça vient d'où ? De chez moi ? Je vais devoir creuser la... Vous entendez ? »

Les filles me regardent alors que je sors de la chambre en courant, descendant les escaliers. Mon agitation fait sortir Laurel de sa chambre en courant également.

« Nom de dieu ! C'est quoi ça ? » crie-t-elle en récupérant un coussin sur le canapé, prête à le jeter sur la créature qui lui fait peur.

« Non ! » crie Marion, arrêtant Laurel en plein mouvement.

« Emvi ? »

La créature ne réagit pas.

« Est-ce toi, Vella, mon amie ? »

La créature s'incline.

« Tu peux prendre forme, mon amie, tu es chez moi, sous ma protection. »

Vella se matérialise, s'inclinant avant de s'approcher de Marion et d'ouvrir les bras, celle-ci la serrant contre elle.

« Je vous salue, protectrice. Bonjour, Majesté. J'ai été envoyée par Emvi pour vous assister.

— Bonjour Vella, je suis heureuse de te voir. Merci d'être à mes côtés.

— Bonjour à vous, protectrice Laurel. Pardonnez-moi de vous avoir... effrayée.

— Je... j'ai été surprise, je ne t'avais pas reconnue » sourit-elle. « Je vous laisse, je suis fatiguée. On fera le point demain sur la suite. Bonne nuit » dit-elle en se dirigeant vers sa chambre.

Audrey me salue et monte dans sa chambre également. Marion reste assise par terre, près de Vella. Je la regarde en souriant. Elles se sont attachées l'une à l'autre sans que je comprenne vraiment comment, mais je suis heureuse que Marion soit sous la protection de Vella, car c'est le véritable but de sa présence, j'en suis sûre. Vella est aussi un moyen de m'atteindre, et Clément le sait.

« Nous allons nous coucher, Vella. Viens, suis-moi », demande Marion, avant de s'arrêter aux pieds de l'escalier. « Viens dans mes bras », dit-elle en se baissant, soulevant Vella et la tenant contre elle. Vella sourit, se retenant de lui dire qu'elle pourrait monter les marches en changeant de taille. Marion ouvre une porte, posant Vella sur le lit. « Ici, c'est ta chambre, mon amie. Tu peux dormir ici. La salle de bain se trouve juste au bout du couloir.

La Reine elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant