Chapitre 4

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Je monte dans ma chambre, défaisant le lit pour mettre les draps au lavage. En pliant la couette, je remarque un livre posé sur ma table de chevet. Je l'ouvre et constate qu'il s'agit du même livre que celui que j'ai trouvé dans ma chambre et ramené dans la bibliothèque. Je me demande si j'ai oublié de le ranger, bien que je me souvienne l'avoir fait.

« Dis, est-ce que c'est toi qui m'a ramené le livre ?

— Non » affirme Clément. Marion, Audrey et les autres membres du groupe également affirment ne pas l'avoir ramené. Clément n'ayant qu'une réalité dans ma tête, je ne sais pas jusqu'à quel point je peux le croire. Pour dissiper mes doutes, je décide de ranger le livre à sa place, le disant à voix haute pour bien m'en souvenir.

J'ai lancé la machine à laver, et nous nous mettons à faire le ménage, ramassant et jetant les poubelles. Ensuite, nous étendons les draps dans la buanderie et laissons une note de remerciement pour les grands-parents de Marion. Le retour se fait dans une atmosphère plus morose, avec le retour à la réalité des études. Nous sommes dans nos derniers jours avant les vacances, et certains d'entre nous doivent trouver des emplois d'été, moi y compris. Malgré ma bourse, j'ai besoin d'argent, comme tout le monde. Marion est proche de moi, et Audrey me sourit. Je redoute le moment où nous serons seules dans l'appartement ce soir, car elle voudra tout savoir, et je ne sais pas vraiment comment tout cela s'est produit, c'est juste arrivé. Je me sens bien, collée contre Marion. Il y a peu de personnes qui peuvent me toucher ainsi, car je déteste cela en général, mais Marion a toujours été différente. Elle est la seule à s'asseoir près de moi en cours, celle qui se colle à moi pendant les exercices et les expériences en laboratoire. Cela aurait dû être un signe que je n'ai pas su interpréter.

C'est Jordan qui va tirer la gueule.

D'ailleurs, il faut que je mette les choses au clair avec lui.

Clément n'est pas en voiture, et cela m'inquiète un peu aussi.

« Je sais que je vais te demander l'impossible, Marion. Le timing est vraiment mal tombé, mais je veux que tu te concentres sur les examens qui arrivent. Je ne veux pas que ta concentration soit parasitée par notre flirt, je ne veux pas que tu penses à moi. J'ai besoin de savoir que tu ne vas penser qu'à tes examens », soupirais-je en croisant mes doigts avec ses miens.

« Je sais, Amélie. Ce n'est qu'une parenthèse de quelques heures. Peut-on en profiter ? », répond-elle.

« Bien sûr. As-tu besoin que je t'aide avec tes révisions ? », lui demandé-je.

« Peut-être sur un ou deux trucs, oui. Cela semble si facile pour toi, je vois bien que, par moments, le prof est lui-même est surpris.

— On regardera ça ensemble. Je suis là pour toi, tu le sais. »

Au deuxième arrêt, Audrey descend et salue nos amis. Elle s'éloigne pour rentrer dans la résidence. Je récupère mon sac et sors, rejointe par Marion qui colle son front sur le mien sans rien dire, avant de m'enlacer. Francis et Tatsuya ne disent rien, nous laissant seuls.

« Fin de la parenthèse », soupire-t-elle.

« Après les examens, ce seront les vacances. On pourra se voir et se consacrer aux TP, d'accord ?

— Je vais devoir compartimenter mes émotions. C'est difficile, je suis près de toi en permanence.

« Marion, c'est important. Les examens sont prioritaires. Après, nous pourrons nous asseoir toutes les deux et discuter, probablement nous embrasser, mais discuter de la suite, je te le promets. On se voit demain, tu me diras sur quel sujet tu veux que je t'aide. Maintenant, je vais te prouver que je ne me fous pas de toi et que ce n'était pas juste une petite folie passagère », dis-je en l'embrassant tendrement, sous le regard de quelques étudiants qui passent par là.

La Reine elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant