La Reine elfique

Chapitre 28

Il ne faut que quelques minutes pour que Drigh émerge d'une ombre, traînant avec lui un bras dans sa gueule. La créature qu'il ramène ressemble à un vampire tout droit sorti d'une mauvaise série Z. Drigh la relâche devant moi, alors que je suis seule dans la Salle du Trône.

« Qui es-tu ? » demandai-je, le fixant depuis le siège de mon pouvoir.

Il me regarde et éclate de rire, déclenchant ainsi ma colère.

« Tu trouves amusant de tuer une femme ? Te crois-tu supérieur à elle ? Tu te trompes. Une femme t'a trouvée. Une femme va te condamner ou te laisser en vie, selon tes réponses. Pourquoi as-tu tué cette femme ? Qui es-tu ? D'où viens-tu ? C'est tout.

— Je ne suis personne, rien de plus. Cette femme n'était qu'une insignifiante. Je voulais simplement vérifier une rumeur. Mais au lieu de ça, vous avez fait appel à un Kelp. Vous êtes bien plus audacieuse que ce que l'on dit.

— Donc c'est un test. Celui qui t'emploie a l'intention de profiter de mon mariage pour commettre un coup d'État ? C'est dommage. Tu t'es glissé dans les égouts pour te cacher et camoufler ton odeur, mais Drigh a goûté ton sang. Si je te relâche, il pourra te retrouver n'importe où dans ce monde, et tu ne pourras rien y faire. Il pourra également trouver les membres de ta famille qui partagent ton sang : tes parents, tes enfants, tes cousins. La localisation de ta famille nous indiquera d'où tu viens. C'est un test ? Très bien, je vais répondre à votre attente et raser votre royaume. Il ne restera qu'une terre carbonisée. Drigh, dis-moi d'où il vient, » dis-je en rapprochant ma tête de la sienne. L'homme me regarde, incertain quant à la réalité de ma communication avec un Kelp. La porte de la Salle du Trône s'ouvre sur Laurel et le capitaine. J'avais senti Laurel s'approcher, mais je voulais le faire parler.

« Oui, Capitaine ?

— Nous avons trouvé l'homme que la victime a griffé. Il nous a raconté une histoire intéressante de complot.

— Ah. Ton ami a parlé, tu as perdu. Tu ne me sers plus à rien et mon Kelp est affamé. »

L'homme me fixe, terrorisé.

« Attendez ! J'ai été engagé par Symer de Carmana. Il estime que vous représentez une menace pour les autres royaumes, et qu'à terme, vous annexerez tous les territoires pacifiquement.

— Carmana ? Où est-ce ? » Je regarde le Capitaine, n'ayant jamais entendu parler de ce royaume ni de cette province.

« Symer de Carmana est le chef de l'Ordre militaire d'Estrella.

— Ah. Et comme il n'y a pas de guerre, il n'y a pas de mercenaires à engager. Je représente une menace pour son activité. Capitaine, sont-ils toujours dans le territoire neutre de Batan ? Avons-nous des représentants de ce territoire ?

— Oui, Majesté. »

— Bien, montrez-moi où ils sont installés. Laurel, merci », dis-je en l'enlaçant. « La super flic des deux mondes ! Retourne te coucher, je m'occupe de tout. Ne t'inquiète de rien. Capitaine, mettez ces deux-là en cellule. Drigh, tu pourras les dévorer plus tard », dis-je en caressant son flanc. « Tu es libre de repartir dans ton monde si tu le souhaites, mais si tu restes avec moi, je serai heureuse. » Drigh me lèche, laissant du sang sur mon visage, puis s'en va se coucher dans la pièce que je lui ai aménagée derrière le trône, avec un lit douillet et une grande boîte en carton, étant donné qu'il semble avoir un côté chat.

L'homme sursaute lorsque j'entre dans sa tente, le réveillant.

« J'aime beaucoup votre alibi, votre excuse pour vous disculper de toute accusation. Alors, j'ai discuté un peu avec vos hommes et il semble que vous soyez en désaccord avec ma manière de tisser des liens avec mes voisins.