La Reine elfique

Chapitre 23

e me réveille fatiguée une fois de plus. Marion est rentrée il y a trois jours. Je suis ici depuis plus de deux mois. Ma salle de réunion a été inaugurée récemment et les nouveaux conseillers apprécient le concept. Je gère le Royaume comme si c'était une réunion de travail. J'ai un chevalet fabriqué par un artisan, du papier et des plumes. Cela prend du temps d'écrire de cette façon, mais je m'y habitue. J'ai réorganisé plusieurs choses et la population de la Cité me soutient, appréciant les changements que j'ai instaurés. Je rends des jugements justes et équitables. Tout semblait bien se passer, tout fonctionnait parfaitement. Je préparais mon départ en douceur, laissant la gestion à Lian, au Conseil et à Emvi qui pouvait me rejoindre immédiatement pour des questions importantes.

Lian vient me chercher alors que j'étais dans ma chambre en train de lire.

« Bordel ! Ce n'est pas bon ! » dit-elle en entrant sans frapper, utilisant son langage préféré.

« Que se passe-t-il, Lian ? » demandai-je en baissant un rouleau.

Elle semble bouleversée, ce qui pique ma curiosité. Je pose mon rouleau de papier et lui adresse un regard interrogateur.

Elle s'approche de moi et prend quelques instants pour reprendre son souffle.

« Les Princes des Royaumes de Sham et de Cordan sont aux portes de la Cité. Ce sont des Royaumes mineurs. Le Roi D'rellys de Royaume d'Esudin est en route d'après ce que m'ont rapporté nos espions.

— Qu'est qu'ils veulent ?

— Ce sont des prétendants. »

Je prends quelques instants pour assimiler l'information.

« Ah. C'est con.

— Je sais, ça craint. » 

Lian s'est complètement adapté à ma façon de parler et, sans ses oreilles, on pourrait la prendre pour une Terrienne. « Vous préférez toujours les femmes de votre espèce ?

« Non », répondis-je, feignant l'indifférence pour taquiner Lian. « Je t'aime bien toi aussi », ajoutai-je avec un sourire malicieux.

« Ce n'est pas le moment de plaisanter. Les prétendants s'attendent à être reçus avec les honneurs dus à leur rang. Ils vont vouloir boire, manger et être logés avec leurs gens. Il y aura probablement des problèmes dans la Cité », explique-t-elle.

Je réfléchis un instant à la proposition de Lian et décide d'adopter une approche plus ferme.

« Non, le message sera très clair. Au moindre incident, ce sont les prétendants qui en paieront les conséquences. Je ne les ai pas invités », déclare-je d'un ton déterminé.

Lian acquiesce, comprenant ma décision.

« C'est... diplomatique, Ô Ma Reine », répond-elle respectueusement.

Je souffle légèrement, agacée par la situation.

« Tu me fais chier, Lian », la grondai-je légèrement. « Y a-t-il au moins un bon parti parmi eux ? Y en a-t-il un de mignon ou sont-ils tous des abrutis finis ? » demandai-je curieuse.

Lian baisse les yeux, désolée de me décevoir.

« Ce sont définitivement des abrutis, Lyssa. Désolée », répond-elle sincèrement.

Je soupire, réalisant que cette rencontre sera plus compliquée que prévu. Cependant, je ne suis pas prête à céder à leurs prétentions.

« Très bien, installons-les pour ce soir. Ils ont fait un long voyage. Mais demain matin, après le petit-déjeuner, ils devront partir », décidai-je fermement.