Je dors mal.
Je dors très mal, même, et ce n'est pas à cause de l'orage.
Je me réveille en pleine nuit, en sueur, brusquement tirée d'un cauchemar diffus. J'ai la nausée et je me précipite rapidement aux toilettes pour vomir. J'ai mal au crâne, des vertiges m'envahissent.
« Clément, je ne me sens pas bien.
— Que se passe-t-il ? » demande-t-il en se précipitant à mes côtés.
« Je ne sais pas. J'ai chaud, tout tourne autour de moi. » Je fixe avec anxiété la boîte de biscuits, me demandant si elle est empoisonnée. Je réalise soudain que je n'ai même pas demandé comment mon grand-père est mort.
« Déshabille-toi, je vais passer un linge humide pour te rafraîchir », propose Clément en revenant de la salle de bain. Il m'aide à retirer mes vêtements, car je n'y parviens pas moi-même, mes habits collant à ma peau moite. « Ah... » lâche-t-il en passant le linge frais dans mon dos.
« Quoi ?
— La marque, elle est différente. »
Mon cauchemar me revient en mémoire. Je suis allongée sous des pierres, éclairée par des torches qui projettent des motifs dansants que je sens du bout des doigts, laissant une trace de sang.
« Comment ça, différente ?
— Comme si elle était plus marquée, comme un tatouage.
— Tu veux dire qu'elle est réelle ?
— Elle a toujours été réelle, Amélie. »
Peut-être pour toi, pour moi, mais pas pour les autres. Je demanderai à Marion si elle peut la voir ou non.
« Tourne-toi. »
Je me laisse laver le corps par Clément, ses yeux fixés sur mes seins, mais il ne dit rien.
« Tu veux faire l'amour ? Je ne suis pas en grande forme, mais si tu veux me prendre, vas-y.
— Non. Regardes, tu as un tatouage sur un sein. »
Je le repousse brusquement et me précipite dans la salle de bain. Je passe mon doigt dessus, le mouille, le frotte, puis je vais chercher une éponge dans la cuisine et retourne dans la salle de bain, frottant ma peau avec le côté abrasif.
« Clément, pourquoi est-ce que des tatouages apparaissent sur mon corps ?
— Je n'en ai aucune idée », répond-il en jetant la boîte de biscuits. « Celle-ci est meilleure. »
Je récupère une serviette de bain dans un placard et l'étends sur le canapé pour m'allonger. Près du feu, je m'endors avec Clément à mes côtés.
Je rêve encore, ou peut-être que la fièvre me fait délirer, mais j'entends une voix m'appeler. Je cours à travers une forêt en suivant la voix, mais je ne parviens pas à la rattraper. Soudain, un monstre tout droit sorti d'un film de série B surgit derrière un arbre et je hurle. Je rouvre les yeux pour constater que le jour s'est levé. Je me méfie du thé de grand-père et je le jette. Je sors prendre une bouffée d'air frais, réalisant aussitôt que je me promène en petite culotte. Je récupère des vêtements propres, les clés, et je me dirige vers la grange, la seule chose qui pourrait me retenir une minute de plus dans cette maison. Le terrain est boueux, mes chaussures en pâtissent, mais j'atteins enfin la grange. Je cherche la clé qui ouvrira la porte jusqu'à ce qu'un sourire victorieux se dessine sur mon visage.
Une voiture de luxe ou de collection, je prie en ouvrant la porte latérale.
« Qu'est-ce que c'est ? » demandé-je en examinant la voiture.
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La Reine elfique
FantasyAmélie, une étudiante qui a grandi dans le système de la DDASS, a toujours porté en elle un secret : un ange gardien invisible aux yeux des autres. Ce n'est pas un simple ami imaginaire, mais une présence qui veille sur elle, la protège quand elle e...