Chapitre 6

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Elle a une foulée gracieuse. Son legging moulant met en valeur ses jambes, mais son short cache ses fesses. Cependant, quand elle enlève son sweat-shirt pour ne garder que son tee-shirt, j'aperçois ses abdominaux. Je maintiens le rythme avec elle et je peux voir qu'elle apprécie d'avoir de la compagnie pendant la course. Nous en profitons pour discuter, nous ne cachons rien de notre passé l'une à l'autre. Elle me parle de sa famille : sa mère est avocate et son père architecte. Elle avait besoin de se démarquer et a choisi d'être policière par défi, pour contrarier ses parents. Cela montre bien qu'on peut venir d'une famille aisée et ne pas être plus heureux que moi, qui ai toujours vécu dans la galère. Je ne suis pas là pour la draguer, j'ai déjà couché avec Marion et je suis comblée. Ce n'est pas comme avec Clément, lui c'est un homme, mais j'ai vraiment apprécié. Laurel, elle, c'est différent. Je ne sais pas comment la définir, c'est encore nouveau. Je l'aide à s'étirer lorsque nous revenons près de sa voiture.

« Ça t'intéresse le Tae Bo ? J'en fais mardi soir », me proposa-t-elle.

« Qu'est-ce que c'est ? » demandais-je curieuse.

« C'est un sport, un mélange de boxe et de taekwondo, comme de la danse, sur de la musique rythmée. Je t'invite à essayer », répondit-elle.

« Mardi soir ? OK », acceptais-je.

« Je passerai te prendre à dix-huit heures trente, ça te va ? », proposa-t-elle.

« Dans cette voiture, pas une voiture de service, j'espère ? » demandais-je en tournant la tête pour regarder ses yeux.

« Tu as honte d'être vue avec une flic ? », plaisanta-t-elle en me serrant dans ses bras.

« Au contraire, Laurel. Je t'aime bien. Je sens que l'on va être de grandes amies. Tu n'es pas gênée de fréquenter une étudiante ? »

« Pas du tout. Tu es brillante, tu vas relever le niveau dans mon cercle d'amis », rit-elle. « Monte, je te ramène ».

Je lui parle de mes résultats de fin de session, de mes performances scolaires, et j'ai l'impression qu'elle est réellement impressionnée. Je sais qu'elle a fait des recherches sur moi et mon entourage, car elle connaissait déjà le nom de famille de Marion avant que je ne le mentionne. Bien sûr, cela flatte un peu mon ego qu'elle se soit renseignée sur moi, mais une idée me traverse l'esprit.

« Tu m'invites à ton activité sportive à cause de mon physique ? » demandai-je.

« Pourquoi dis-tu cela ? » répondit-elle, surprise.

« Je sais que j'ai l'apparence d'une poupée Barbie, mais je ne suis pas sans défense », précisai-je.

Clément observait la scène depuis la banquette arrière et posa sa main sur mon épaule.

« Je ne juge pas quelqu'un sur son physique, mais sur ses actions », déclara-t-il. « J'ai entendu parler de toi lors de mon enquête sur ton harceleur. Tu es quelqu'un de bien, tu aides plusieurs de tes amis avec leurs cours, tu es extrêmement intelligente. Tes professeurs ont une très haute opinion de toi. Même en étant en première année, ils te considèrent déjà comme l'une des meilleures étudiantes qu'ils aient eues. Toutes tes notes sont au maximum. Quand tu m'as vu pour la première fois, tu ne m'as pas vu en tant que policière, tu m'as simplement matée.

— Matée ? » rigolai-je. « J'ai simplement vu une femme au physique agréable. Oui, j'apprécie les femmes sportives. Pour moi, l'image d'une flic est souvent celle véhiculée à la télévision, et tu es très différente de Derrick et de Maigret. Honnêtement, si je n'étais pas en couple avec Marion, je t'aurais peut-être draguée, car je pense qu'une relation avec une flic apporterait un peu de nouveauté dans ma vie. »

La Reine elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant