Chapitre 14

47 9 0
                                    

Nous avons déposé Marion chez elle, puis Audrey et moi sommes sorties de la voiture une fois arrivées chez nous. Je contourne le véhicule et enlace longuement Laurel. Je ne dis rien, je me moque de ma tenue vestimentaire. En tant qu'étudiants, nous sommes excentriques par essence, toujours en train de faire la fête, et personne ne fait vraiment attention à moi. Finalement, je dépose un baiser sur sa joue.

« Merci de m'avoir conduite là-bas, sans toi je n'aurais pas compris ce qui m'arrive », chuchoté-je à son oreille. « Tu es importante dans ma vie, Laurel. Merci. »

Je la vois essuyer une poussière qui l'embête au coin de l'œil, puis elle pose sa main sur la mienne et interpelle Audrey.

« Ne t'en fais pas, Laurel, je veille sur elle », répond Audrey avec sérieux.

Je regarde Audrey, remarquant la gravité de son ton, et je me sens soudain coupable de l'impliquer.

« J'allais dire qu'on n'a pas fait d'expérience pour vérifier si elle a des ailes, des oreilles pointues ou si elle se balade avec un chaudron rempli de pièces d'or. Pas de coup de couteau, cutter et autres trucs.

— Tu ne sais plus t'amuser, Laurel. Devenir flic t'a fait vieillir, c'est triste.

— Tu sais ce qu'elle te dit la vieille ?

— Moi aussi, je t'aime bien, Laurel », répond Audrey avec un sourire.

« Tu as mon numéro, appelle-moi. Hé, pas d'appels ni de messages érotiques ! Et doucement sur les émojis !

— Tu vieillis mal ! Bisous, Laurel », dit-elle en tendant un bras auquel je m'accroche.

En marchant, je réalise quelque chose qui me fait pouffer de rire, ce qui entraîne également le rire d'Audrey qui veut connaître la raison de mon amusement. Si des personnes sont près de l'ascenseur pendant que nous montons à notre étage, tout ce qu'elles entendent, c'est un éclat de rire lorsque Audrey découvre que je ne porte pas de sous-vêtements.

Étant à l'aise dans ma tunique, je décide de la garder et je ne ressens aucune gêne. Je prends une feuille dans l'imprimante et dessine un Triskell, puis j'écris les mots suivants sur chaque branche : sommeil, rêve et éveil.

« Les Naïades m'ont aidée à m'éveiller, à prendre conscience de moi-même, de qui j'étais et de ce que j'étais. Alors, est-ce que je barre "sommeil" parce que je me suis éveillée, ou est-ce que je le mets sur "éveil" ? » demandais-je à Audrey.

— Je n'en sais rien », admet Audrey.

« Moi non plus », intervient Marion depuis sa chambre via une visioconférence. « Est-ce que tu dois suivre ces trois étapes ou les réaliser ? Si tu dois les suivre, alors ta prochaine mission est le sommeil, mais cela ne signifie pas grand-chose en soi. Le sommeil représente le ralentissement des fonctions vitales, c'est une mise en veille, un repli dans l'ombre. En ce qui concerne le rêve, est-ce que cela implique que tu dois affronter tes peurs, tes cauchemars ? En revanche, si tu dois contrer chaque spirale, cela signifie que ton éveil a triomphé du sommeil, et tu dois combattre tes rêves en les confrontant à la réalité. Tu dois oublier pour lutter contre l'éveil. »

« Tu es perturbante, Marion », chuchote Audrey en s'approchant du téléphone. « Dites les filles, est-ce qu'on peut parler d'un sujet important ? Est-ce que c'est moi ou Laurel est sexy ?

— Audrey ! » l'interrompais-je en riant.

« Je suis sérieuse, moi j'aime les mecs et ce qu'ils ont entre les jambes, mais Laurel dégage une certaine virilité et... eh bien oui, elle m'excite.

— Elle est vraiment superbe, c'est vrai », poursuit Marion, « et elle est sympa pour une flic. Cependant, elle est un peu trop musclée à mon goût, je préfère les femmes plus gracieuses, plus... elfiques.

La Reine elfiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant