Je parcours la Cité avec Lian, sans garde, juste nous deux, sans crainte. La population s'est habituée à mon style, je suis proche d'eux. Il faut dire que j'ai suivi quelques cours dans une école avec les enfants pour apprendre deux ou trois trucs. Ma popularité était déjà élevée, mais après cela, elle a explosé. Je prends des nouvelles de tout le monde, la population est plus heureuse, le fardeau fiscal a été allégé, je redistribue une partie de la richesse. Une petite créature s'approche et m'enlace. J'ai mis du temps avec beaucoup de créatures, notamment cette race. La première fois, j'avais l'image d'un phacochère avec leurs petites défenses. Mais ils sont pacifistes et généreux. Cette petite en particulier m'enlace à chaque fois qu'elle me voit, avant de s'incliner et de retourner à ses affaires.
« Tu veux aller voir ta famille, Lian ? Tu n'y es pas retournée depuis que je suis là », demandai-je soudainement, observant qu'elle observe une famille travailler ensemble dans une boutique.
« Je t'ai menti, excuse-moi.
— À propos de quoi ?
— Mes parents sont morts, je suis seule, je n'ai plus de famille. Pardon, Ma Reine. Je ne sais pas pourquoi j'ai menti, enfin si, je ne voulais pas susciter la pitié en jouant la carte de la pauvre orpheline pour gagner votre sympathie.
— Ce n'est rien. Tu es comme moi, une orpheline. Mais, tu as moi et je t'ai, n'est-ce pas bien ?
— Oui, et j'en suis reconnaissante chaque jour.
— As-tu un petit ami, un prétendant ? Tu n'en parles jamais, tu évites toujours le sujet. On peut s'arranger pour que tu aies du temps libre, on peut le faire venir au Palais.
— Non, Ma Reine. Je n'ai personne.
— C'est dommage, une jolie fille comme toi. Est-ce qu'un des Princes t'intéresse ?
— Nooon ! » s'offusqua-t-elle.
« Tu pourras le dominer », souris-je.
« Je ne suis pas noble, Ma Reine, je dois rester dans les limites de mon statut », répondit-elle.
« De quelle ville viens-tu déjà ? Gargi ? »
« Griga, dans le comté de Vaj. »
« Bien, ce comté est à toi, Comtesse Lian de Vaj. Tu es une noble maintenant. Rédige le document quand nous serons rentrées, je le signerai et voilà. »
« Lyssa », chuchote-t-elle, « ce n'est pas drôle et tu ne peux pas faire ça. »
« Je viens de le faire et je suis sérieuse », répliquai-je.
« Ma Reine », s'incline-t-elle alors que nous arrivons sur la place du marché, faisant le tour des étals avant de rentrer, mon nouvel invité devant bientôt arriver. Nous discutons en montant les marches quand un brouhaha retentit aux portes de la Cité. Nous nous arrêtons et nous retournons, attendant, devinant ce dont il s'agit. Mes gardes se positionnent, je suis prête moi aussi. Des trompettes ne cessent de jouer, je me demande s'il s'est perdu dans les rues de la Cité. Enfin, ils apparaissent, annonçant sa venue à coups de trompettes. S'ensuit une petite troupe armée, puis de jeunes elfes répandant des fleurs, et enfin, le nouveau prétendant. Du coin de l'œil, j'observe les deux Princes qui semblent dépités.
« Il a mis le paquet ! » murmure Lian.
« Ça c'est sûr. Ce n'est pas lui qui va nettoyer la merde qu'il laisse sur son passage. Il va falloir que je sois diplomate avec lui, mais il est clair qu'il ne se prend pas pour de la merde. »
« Soyez... délicate, Ma Reine. »
« Il m'énerve déjà. »
Quelqu'un sort de sa suite et me présente le Roi, me lisant quasiment son curriculum vitae. J'écoute sans dire un mot jusqu'à ce qu'il termine, puis je le regarde descendre de son espèce de cheval, s'avancer et s'incliner.
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La Reine elfique
FantasyAmélie, une étudiante qui a grandi dans le système de la DDASS, a toujours porté en elle un secret : un ange gardien invisible aux yeux des autres. Ce n'est pas un simple ami imaginaire, mais une présence qui veille sur elle, la protège quand elle e...