Chapitre 7

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Je devais bien admettre qu'elle m'allait bien. Je regardais ce miroir où reflétait mon visage haineux adouci par ce bel accoutrement. Une robe prune violacée bustier, avec de fines bretelles, où l'on découvrait de très beaux dessins cousus dessus. Tels que des papillons, des roses ainsi que des branches garnis de feuilles. Tout cela dans de multiples couleurs qui s'harmonisaient vraiment bien avec la base de la robe.

Yediel m'attendait dans le couloir, je l'entendais s'impatienter et faire les cent pas. Je le rejoignais, la poignée dans la main, et ses yeux se perdirent sur moi. Aucun mot ne sortit de sa bouche. Étrangement, j'en vins à repenser à ce baiser et ce regard, puis mes joues se réchauffèrent malgré moi. Jamais personne ne m'avait regardé ainsi, j'étais donc un peu faible sur ce point.

Il me proposa son bras, que je refusais poliment, mais il n'en dit rien. Au lieu de cela, il releva l'un de ses sourcils, amusé par mes multiples rejets. On se dirigea vers un endroit, et j'espérais de tout cœur que ce soit au banquet. Le cerveau en feu, je gardais mes yeux fixés devant moi, dans l'attente, l'impatience.

Comme souhaité, on arriva devant la porte grande ouverte de la salle où les festivités se passaient. Je le vis aussitôt, car il siégeait juste en face. Mon corps se tendit, et ma mâchoire menaça d'exploser en miette. Cette soudaine rage me fit automatiquement attraper avec fermeté le bras de Yediel, qui tourna aussitôt sa tête vers moi.

Le roi, Ofinn Ezzelim, s'empiffrait comme un porc. Il riait comme une hyène, et parlait sans laisser le temps aux autres dans placer une. Cette vue m'horripilait le poil, je ne supportais pas de le voir aussi heureux. Je ne supportais pas de le voir vivre aussi paisiblement. Mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Je serrais encore le bras du prince quand je sentis une main se poser sur la mienne.

Je découvris la sienne, qui me demandait silencieusement de me calmer. Je mourrais d'envie de le frapper juste à l'idée qu'il puisse me demander ça. Il ne savait rien de ce que je pouvais ressentir ! Il ne me connaissait pas ! Je le poussais vivement et m'avançais subitement.

- Dayle ! Attends.. Reviens ! Il chuchota difficilement.

Mais je me trouvais déjà devant la grande table, en face du roi, et loin de lui.

- Mon roi ! Esbienik ! Je fis une révérence. Pardonnez-moi pour mon impolitesse, mais je souhaitais sincèrement pouvoir vous rencontrer, ainsi que me présenter. J'affirmais, accompagnée d'un sourire hypocrite.

- Père ! Yediel arriva en trombe. J-je.. Voici Calya, une amie à moi dont j'ai pris l'initiative d'inviter ce soir !

Le roi Ofinn m'observa d'une façon bien écœurante. Avec des bouts de viandes aux creux de ses lèvres. Il posa ses couverts, et termina sa contemplation sur mes chevilles dénudées.

- Bien ! Asseyez-vous donc avec nous. Toutes les petites amies de mon fils sont les bienvenues ! Il rit grossièrement.

Je serrais les dents à sa façon de me désigner, mais me retins afin de pouvoir m'installer aux côtés de Yediel, qui s'installa en face de son père à l'autre bout de la table. Je reconnus deux, trois personnes. Tous aussi mauvaise les unes que les autres.

Sur la gauche d'Ofinn se trouvait Malarre, le chef de la grande armée. Une femme sans compassion, une arme humaine qui a versé plus de sang que tout son bataillon au complet. Déjà, auparavant, elle avait un nom. Ses cheveux cuivrés et ondulés recouvraient son imposant front.

Sur sa droite, Jiskar, un alpha effrayant qui faisait partie du cercle royal nommé le Décondor. Un comité peuplé de personnages hauts placés qui donnaient leur accord et qui aidaient le roi à prendre des décisions. Sa présence me donnait des frissons, cet homme me terrifiait quand j'étais enfant. Son œil en verre, sa cicatrice sur la lèvre.. Et pourtant, cela ne le vieillissait pas le moins du monde. Il faisait jeune, bien qu'il avait dans la cinquantaine.

DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant