Chapitre 12

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- Petite musique de fond, bonne lecture à vous- 


Les volets ouverts, le vent ne tarda pas à venir me foutre une bonne claque dans la gueule. Cela me réveillerait sûrement de cet épisode intense avec Shogo. J'éteignais la lumière, qui ne servait plus à rien actuellement, et fis la totalité de ma toilette. J'avais eu pas mal de temps pour réfléchir, et je ne pouvais pas rester infiniment couchée comme une misérable donzelle.

J'allais commencer par me trouver un endroit descend pour me ressourcer. Au fond, je pense que j'avais déjà ma petite idée. C'était contradictoire avec le motif pour lequel les autres s'y rendaient. Cependant, je me sentais étrangement bien là-bas. Mes bottines enfilées, je ne tardais pas à sortir sans prévenir. De toute manière, il n'y avait que Soez et il dormait encore.

Dans la forêt, j'observais chaque bête que je croisais. C'était bizarre de retrouver de la vie ici, j'étais tellement habituée à celle de la dimension que je peinais à y croire. Sur le chemin, je ne pensais qu'à ce matin. Je n'arrivais pas à me retirer ce maudit loup de ma tête. Ce fichu lien, je devais à tout prix éviter de le renforcer. Mais il semblait déjà bien corsé.

Je marmonnais dans ma barbe, insultant la terre entière, Shogo, Yediel, Malarre. Tout le monde. Je me défoulais bien, jusqu'à ce que j'en vienne à entendre un rire. Merde ! Je n'avais pas entendu la personne arriver ? J'observais les alentours, mais aucune âme vivante ne se trouvait-là mis à part les animaux.

Peut-être avais-je rêvé ? Je ne sentais aucune présence humaine. Rien. Tout ça m'avait perturbé au point où je m'étais arrêtée. Cependant, je repris rapidement ma route vers mon endroit secret, pas vraiment secret.

La Falaise Malheureuse. C'était bien ici où je me sentais curieusement détendue. Je lui trouvais une beauté intrigante, d'ailleurs, c'est peut-être pour ça que les gens la choisissaient. Parce qu'il voulait mourir là où ils trouveraient une vue rassurante. Son côté morbide accentuait sa beauté, parce qu'à quelque part, ça restait un lieu avec une histoire.

C'est là que je voulais m'entraîner, et tenter le tout pour le tout. Jusqu'à maintenant je n'avais ouvert des portails que sans m'en rendre compte. Je n'arrivais toujours pas à le faire quand bon me semblait.

C'est ainsi que mon entraînement commença. Je fermais les paupières, visualisais et essayais de créer mon portail avec ma main gauche, puis la droite. Je forçais toujours et encore, me fatiguant comme une imbécile car rien n'apparaissait. S'agissait-il de mes sentiments ? N'étaient-ils pas assez forts ?

Frustrée, je cognais avec mon pied dans un rocher qui tomba de la falaise..

Qui tomba de la falaise ? Cela me rappela aussitôt les paroles de Lavelaï. Quand elle m'avait dit qu'enfant j'étais tombée de mon lit et qu'ainsi j'avais ouvert ma première porte ! Une étincelle traversa mes pupilles. Et si..

Je m'approchais doucement du bord, incertaine. Peut-être que finalement j'avais trouvé une solution ? Mais je n'étais pas sûr à cent pour cent. Pour ça, je devais tenter le tout pour le tout. C'était de la folie, mais de toute façon je n'avais plus de destin et plus rien à perdre. Enfin, c'est ce que je pensais.

Je fermais les poings, les sourcils froncés, la mâchoire crispée. J'inspirais un bon coup et fermais les yeux un instant. Dayle Kaanéa, tu es folle. C'étaient mes propres mots, dans ma tête. Sauf que je n'étais pas folle, juste désespérée. Il me fallait un but et sans réussite, alors je n'avais plus aucune raison d'avancer sur mon chemin. Je ne voyais plus de suite.

DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant