DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)

Chapitre 15

Dans ma tourmente, je ramenais mes mains vers mon buste, cachant ma poitrine du mieux que je le pouvais. Je croisais les jambes et patientais, abandonnant littéralement. Ma cage thoracique me brûlait et je pensais réellement ne pas me sortir de ce pétrin là. Cependant, notre déesse sembla m'entendre.

Un corps essoufflé apparu sous mes yeux, et il fut si proche que je perçus son torse nu à quelques millimètres seulement de mon visage. Des bras s'enroulèrent aussitôt tout autour de moi, d'une tendresse renversante, tandis que je laissais ma tête se reposer lentement contre ses pectoraux. Ce geste fit vibrer nos corps à l'unisson.

Mon souffle se mélangeait à la chaleur de sa peau, alors que je sentais cette dernière contre la mienne. Mon ventre s'embrasait, mes veines se gonflaient. Je me sentais bien devant lui et je ne le craignais pas.. son regard. J'en vins à tout oublier malgré moi, et profitais amplement de ce moment.

Shogo me rapprocha de lui ne supportant pas l'idée que mes mains, qui maintenaient toujours ma poitrine, puissent autant nous séparer l'un de l'autre. Il plongea sa tête dans mon cou, et durant ce temps, il ouvrit un passage sous nos pieds. On se laissa plonger entièrement dans l'orifice bleuté de cette porte rassurante.

Il me tenait fort contre lui et grondait dans ce creux qu'il s'était approprié. Il ne s'arrêtait plus, sûrement encore trop enseveli par sa colère. Quant à moi, je me nourrissais de ses grondements, il me rassurait et me rappelait sa présence. Une fois encore, il venait de me sauver la mise.

L'atterrissage fut si paisible et doux. Je reconnus mon lit sous notre poids, et ma chambre autour de nous. Aucun mouvement, on resta dans la même position pendant un bon moment. J'aimais étrangement l'atmosphère, si délicate et agréable. Il n'y avait pas de tension intense ici, juste deux âmes profitant d'une paix qu'elles suppliaient de recevoir depuis des lustres.

Puis Shogo attrapa de sa main droite le bout de la couverture, avant de finir par la placer sur moi. Tout ça en prenant soin de ne pas me regarder. J'admirais son courage, car ça en demandait beaucoup pour un lycanthrope ce genre de chose. La partie sauvage voulait toujours prendre le dessus. Je sentais son désir, qu'il faisait de son mieux pour ignorer, tout comme il ressentait le mien que je ne prenais même plus la peine de cacher.

Il se leva et se retourna vers la fenêtre. C'est là que je remarquais qu'il ne portait qu'un simple cargo noir et qu'il semblait endormi.. Je n'arrivais pas à comprendre comment il m'avait trouvé. Était-ce un pur hasard où m'espionnait-il encore ? Cela n'avait pas vraiment l'air de ça, quelque chose me l'affirmait au fond de moi.

Puis, alors qu'il attendait sur moi pour m'habiller, je profitais de la vue sur son dos pour le regarder. Je ne contrôlais plus mes yeux qui descendaient le long de sa colonne vertébrale, ni mon corps qui tremblait de plaisir. Sa musculature le rendait terriblement dangereux, d'autant plus lorsqu'il posa son bras en hauteur, sur l'encadrement droit de la fenêtre, contractant involontaire ses muscles. Je voyais tous les ombrages, toutes ses vagues affriolantes.

- Dayle, si tu continues.. Je ne tiendrais plus très longtemps. Il m'avoua la voix douloureuse.

Je me sentis presque honteuse d'être prise la main dans le sac. Mes joues se chauffèrent, m'imaginant automatiquement qu'est-ce qu'il voulait dire par-là, qu'il ne tiendrait plus..

Je me levais aussitôt, attrapant une chemise de nuit blanche et l'enfilant. Je remis mes cheveux en place derrière mes oreilles. Pourquoi j'angoissais à l'idée qu'il puisse se retourner ? Quelle chose je craignais réellement ?

- Je.. c'est bon. Je suis habillée.

Un souffle s'évapora d'entre sa bouche, puis il se retourna. Dès lors, il m'étudia de la tête aux pieds, comme pour se soulager. Une boule dans ma gorge se forma, sentant une brûlure intense m'irriter la poitrine. L'effet de ses yeux enfiévrés me rendait si fébrile.