Chapitre 25

85 11 18
                                    




C'est ainsi que je me retrouvais à marcher aux côtés de Yediel, de sa mère et de sa garde rapprochée, puis de Shogo. Celui-ci se tenait derrière nous tous et surveillait les alentours, ou peut-être autre chose ? C'est la première fois que je rencontrais la reine-mère et en toute honnêteté, elle me tapait déjà sur le système. Celle-ci passait clairement la plupart de son temps à râler parce qu'une brindille s'accrochait à sa robe, ou bien parce que son rouge à lèvre commençait à disparaître et qu'elle n'en disposait d'aucun autre.

Je roulais des yeux depuis notre départ et me retenais de ne pas lui faire fermer sa bouche. D'ailleurs, pourquoi le faisais-je ? À cause de Yediel que j'appréciais peut-être un tout petit peu, ou bien de la garde rapprochée qui pouvait prendre ça comme une agression et donc me tuer sur-le-champ ?

Je n'avais qu'une seule hâte, et c'était de rejoindre la colline et le reste de la famille. Les oncles, les tantes puis les cousins et cousines. Ainsi, je n'allais plus être obligé de rester auprès d'elle, puisqu'elle marchait avec nous. Là-bas, j'allais pouvoir galoper et m'éloigner de cette chose infâme.

- Je n'en peux plus de marcher ! Pourquoi ne pas avoir pris des calèches ? Elle s'énerva.

- Mère.. Pour que l'on puisse se balader et profiter tous ensemble.

La gentillesse de Yediel finirait par le faire tomber un jour.

- Mais je porte des talons, idiot ! Comment pourrais-je profiter ?

- Peut-être en préférant des chaussures plates lorsqu'on sait que l'on va marcher longtemps ? Je ne pus m'empêcher de répondre d'un ton méprisant.

Un lourd silence prit place parce que personne ne s'attendait à ce que j'ose l'ouvrir. Cependant, je crus l'espace d'un instant discerné une certaine joie sur le visage des soldats. Je pense que finalement, ils en avaient également tous marres de l'entendre se plaindre comme une mégère.

Puis.. elle..

- Espèce de petite peste ! Comment oses-tu parler comme ça à ta reine ?

Je m'apprêtais à lui répondre violemment, mais Yediel me coupa.

- Assez ! S'il vous plaît. Il se retourna vers sa mère. Cessez de vous plaindre et laissez nous profiter si ce n'est pas le cas pour vous. Quant à toi, Dayle, il y a d'autre manière de s'exprimer.

Je préférais ne rien dire, car je comprenais qu'il essayait de faire plaisir à chacune de nous deux. Sa mère l'embêterait sûrement jusqu'à sa mort s'il ne me faisait aucune remarque. Mais encore je le trouvais plutôt gentil dans sa façon de me remonter les bretelles. Cela m'importait peu de lui manquer de respect, car elle énervait tout le monde. De plus, il s'agissait d'un oméga. Elle ne pouvait rien me faire physiquement, mais son titre, c'était autre chose. Toutefois, heureusement que j'avais Yediel dans ma poche.

La suite de la route fut bien plus sympathique. Yediel s'amusait à faire rire la galerie et ses soldats semblaient vraiment l'apprécier, ainsi que le respecter. Les pupilles de ses derniers brillaient chaque fois qu'ils le regardaient. Le roi s'empressait toujours de demander à chacun de nous si nous allions bien et si nous n'étions pas trop fatigués. Il s'inquiétait pour nous tous et je trouvais cela touchant.

On arriva finalement au bas d'une colline de rochers, au sommet se tenaient quelques arbres au feuillage beige froid, porté par un tronc brun foncé. Le contraste se percevait grâce à la lumière qui se dégageait de l'autre côté. Et si je pouvais voir de la lumière, cela ne signifiait qu'une seule chose.. Nous étions arrivés.

DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant