Aléliss fronça les sourcils, fixant mes yeux d'une étrange façon, comme si mes mots ne lui faisaient rien, mais qu'autre chose la surprenait. Cependant, je ne lui laissais pas le temps de m'étudier. Étant toujours enfermée dans cette nouvelle chambre obscure et féroce, j'envoyais valser le bêta de niveau 1 contre le mur, qui s'effondra sous son poids et sous le choc. Celle-ci atterrit dans une autre prison que personne n'occupait.
Un boucan effroyable fit vibrer les murs du château, alors que je continuais de gronder. Un voile m'obstruait la vue. Aléliss pouvait me répondre et se défendre, même avec les mains liées, mais elle ne faisait et ne disait rien. Elle acceptait son sort, et ne se relevait pas, préférant rester dans les débris. Au loin, pendant que j'avançais vers elle, je perçus le bruit d'une porte s'ouvrir. Mais cela ne vint toujours pas me perturber, je continuais.
Mon odorat, ma vue, mon ouïe, ma force.. tout me semblait curieusement s'être développé. Mon poing serré, je le lançais vers Aléliss. Une puissance nouvelle se dégageait de lui, bien qu'il n'était pas encore arrivé à destination, et cela motivait mon côté sauvage à se défouler.
Toutefois, je fus arrêté en un instant.
Le temps s'arrêta autour de moi, plus rien ni personne ne bougeait. Seuls mes yeux pouvaient se mouver, mais mon corps et le reste refusaient de le faire. J'étais consciente, mais Aléliss, non. Une mouche sur ma droite restait bloquée dans les airs, et je voyais l'arrière-train immobilisé d'un rat dans le couloir qui s'apprêtait à se cacher. Que se passait-il ?
Puis une chevelure rouge foncé et flamboyante passa à mes côtés. Je reconnus dès lors Parsaté Todera, l'une des sœurs de Lavelaï. Son sourire et ses yeux de renard me contemplaient avec amusement. Elle marcha autour de moi, observant la scène, les mains derrière le dos. Sa longue robe suivait ses pas, comme un serpent frottant le sol.
- Pardonne-moi, Dayle.. Mais je ne peux pas te laisser toucher au butin de notre très cher roi.
Je ne pouvais pas lui répondre, alors j'écoutais simplement, et cela me permettait d'ouvrir la porte de cette pièce où j'étais coincé. Et donc de me libérer petit à petit de cette sauvagerie qui m'animait.
- Je dois bien admettre que je comprends pourquoi Lavelaï s'intéresse à toi. Tu es pleine de surprise.. Mais pour ma part, ce n'est pas toi qui m'intéresses, non. Moi, c'est Yediel Ezzelim, l'homme que je sers.
Parsaté se rapprocha de moi, ses yeux me perçaient du regard, elle voulait me lire. Néanmoins, elle ne m'avait pas l'air de pouvoir le faire et ça la dérangeait. Du bout de ses doigts, elle caressa ma joue affectueusement, sauf que quelque chose se cachait derrière ce geste affectif. Quelque chose de douteux.
Elle me faisait comprendre que nous n'étions pas dans le même camp, bien qu'elle n'avait rien contre moi, donc que je devais surveiller mes actes. Lorsque ses doigts entrèrent en contact avec ma peau, elle m'envoya comme des sortes de flashes, des souvenirs. Je vis Yediel lui demander de cacher mon odeur lors du fameux dîner, ensuite, lui demander de l'aider à me trouver lorsque je me trouvais dans ma dimension, et pour finir, je vis Parsaté lui offrir ce curieux vitrail.
- Je ne te fais pas de mal, parce que je sais que tu es précieuse pour des personnes qui le sont tout autant pour moi. Mais ne te mets pas en travers de notre route, sinon, je n'hésiterais pas..
Puis ses cheveux se mirent à briller, tout revint à la normal, sauf que je me sentis partir violemment en arrière et rencontrer le mur en pierre de près. Parsaté s'évapora, non sans rire machiavéliquement, alors que j'eus l'impression de me prendre la puissance de mon coup-de-poing dans tout le corps. Cette.. sûrement un coup de la sorcière pour me punir d'avoir tenté de tuer Aléliss.
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DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)
Werewolf13 longues années depuis que Dayle Kaanéa est enfermée et vit une vie bien amère dans cette dimension isolé. Elle repense sans cesse à la disparition de son père, tué sous l'ordre de Ofinn Ezzelim le roi de Dhivesius, et à la façon dont elle l'a vu...