DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)

Chapitre 39

Merde ! Je tournais en rond depuis. Je me creusais la tête et j'en devenais dingue. Que voulait-elle dire par là ? Elle savait indéniablement que je connaissais l'existence de cette poudre, de cet insecte qu'était l'Égorette et à en croire sa phrase.. Elle avait tenté de me faire passer un message. Que signifiait le fait de suivre l'Égorette ? Il y avait-il un autre message caché ? Où disait-elle simplement qu'elle était sous les ordres de Parsaté ? Parce que je soupçonnais toujours celle-ci. Mais si c'était le cas, alors elle devait partager les mêmes centres d'intérêts qu'elle, et donc le roi Yediel. Cependant, elle ne le portait pas dans son cœur ? M'étais-je trompé à quelque part.. ?

Je n'en savais plus rien.

Puis, je n'en pouvais plus de la savoir là-bas tandis que je la savais non-coupable du meurtre. Yediel la gardait uniquement car il savait qu'elle connaissait l'identité du suspect. De plus.. il lui en faisait davantage baver. Je patientais dans les jardins, mais j'entendais parfois ses cris parce que j'écoutais inconsciemment. Et ça non plus je n'en pouvais plus.

Je n'avais plus de quoi ronger sur mes doigts, alors je me frottais les mains contre mon pantalon. Je continuais, bien qu'il n'y avait plus rien à essuyer. Mon esprit bouillonnait et continuait de marcher sans arrêt, comme une machine que l'on oublie d'éteindre et qui s'épuise. Je marchais encore et encore, faisait le même et impitoyable cercle.

Puis je perçus les pas de Yediel quitter le cachot. Je pouvais mettre ma main à couper qu'il venait me voir, cependant, je ne voulais pas le voir. J'étais perdu. C'est pourquoi je me réfugiais dans l'une de mes portes dimensionnelles et me laissais porter par celle-ci. Je laissais Atrix m'emmener là où elle le désirait.

Je ne pus m'empêcher de rire lorsque je découvris l'endroit. L'heure m'était compté, car Atrix trouva cela amusant de me déposer dans la prison d'Aléliss. Je me trouvais donc encore au château et Yediel n'allait pas tarder à comprendre que j'étais-là. Mon amie m'observa d'un œil étrange, elle se demandait ce qu'il se passait. Et moi de même..

Une idée traversa alors mon esprit, comprenant subitement pour quelle raison l'on m'avait emmené ici. Mais comment allais-je pouvoir m'y prendre ? Je soufflais un bon coup pour me motiver, réfléchissant toujours au passage. Je devais d'abord la détacher, mais comment faire ? Je ne disposais aucunement des clés capables d'ouvrir ces étranges menottes. Peu importait, je ne pouvais pas la laisser ici.

- Dayle.. ?

- Tais-toi et laisse-toi faire. Je disais simplement. Par contre.. ça risque de faire un peu mal, alors serre les dents.

Je mis un genou à terre, de manière à être en face d'elle. Puis de mes mains nues, j'entrepris d'écarter la menotte de sa main droite en premier jusqu'à ce que celles-ci puissent céder. Mes doigts passaient entre les piques, mais ils les touchaient de peu. Ma peau se mutilait donc et me faisait grimacer. Cependant, à côté de la douleur de mon amie, ce n'était rien. Elle se retenait de hurler la mort. Je trouvais des difficultés, l'objet était bien plus résistant que je ne le pensais. Aléliss s'épuisait, mais elle tenait également bon. Les veines de son front signalaient sa force et sa détermination, et celles qui se trouvaient dans son cou aussi.

Je faisais de mon mieux pour lui éviter de souffrir, mais c'était délicat. Puis enfin, un premier craquement se fit entendre après un très long moment. Je n'étais qu'à la première menotte et cela m'angoissait. Maintenant, elle devait à tout prix casser.. maintenant !

Alors que cette dernière se brisa, je sentis la présence du roi se diriger une nouvelle fois vers les cachots. Il savait désormais et devait sûrement tendre l'oreille pour écouter. Je me dépêchais de rejoindre la seconde main et répétais l'action. Je cherchais au plus profond de moi un élan de puissance, mais je peinais à le trouver. Suite à cela, ma vue changea soudain. Ma louve sortait à demi afin de m'accompagner.