Chapitre 18

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J'avançais d'un pas décidé, sans vraiment me rendre compte de ce que je faisais. Mon cerveau était tout embrouillé, dominé par la furie de mes sentiments. C'est cette intensité que je ressentais qui me faisait perdre les pédales. J'observais cette femme glousser comme une idiote, tandis que Shogo détourna son regard vers le mien. Je le vis froncer les sourcils, il comprit instantanément que quelque chose n'allait pas et que je marchais dans sa direction. Cependant, il n'eut pas ni le temps d'agir, ni d'y réfléchir.

Une main attrapa soudainement mon poignet, me faisant tournoyer sur moi-même. Je découvris Yediel me scruter d'un œil interrogateur, et l'espace d'un instant ma colère diminua, me permettant de remettre mes idées en place.

- Tout va bien ? Tu sembles énervée. Serait-ce de la faute de Lavelaï ? Devrais-je la réprimander ?

- Non, ça va. Ce n'est rien de grave.

Il n'insista pas, bien que sa curiosité lui grignotait l'estomac.

La musique avait repris, l'alpha du Sud-est avait sûrement terminé de parler. Yediel prit ma main et me fit une révérence, j'en concluais donc qu'il souhaitait danser. Il arrivait pile au bon moment, c'est tout juste ce dont j'avais besoin. Un moyen de pression pour me venger, même si je me voilais la face en tentant de me percevoir que je ne faisais ça que par pure charité.

Le roi me rapprocha de lui, appuyant sur ma hanche, puis me donna le feu vert. Les minutes s'écoulaient lentement auprès de lui. Je pensais.. jamais de ma vie je n'avais encore dansé ce type de danse. J'étais donc un peu gauche dans mes mouvements. Cela fit rire mon cavalier qui ne se cachait pas pour se foutre totalement de ma gueule.

- Monsieur Ezzelim, si vous continuez ainsi, je vais devoir vous régler votre compte ici et maintenant. Je le menaçais audacieusement.

- Oh ! Ce serait mentir de dire que l'idée me déplaît, Miss Kaanéa.

Son regard joueur faisait clairement remuer la queue de ma louve. Le fait qu'il pouvait me mettre au défi ainsi me faisait plus plaisir que prévu. Mon adrénaline remonta d'un coup sec en moi, et il le remarqua.

C'est pourquoi, comme un chat aux pupilles grossièrement dilatées, je ne pus me résoudre à rester immobile, sans rien faire.

Sans qu'il ne s'y attente, j'attrapais sa main sur ma hanche, et lui fis une clé de bras tout en le retournant, de sorte à ce qu'il se retrouve dos à moi. Je cognais ensuite ma jambe contre la sienne, l'obligeant à tomber sur ses genoux, tandis que je le tenais contre moi d'une main ferme. Je perçus aussitôt des murmures ébahis, se demandant à quoi je jouais ? Pour qui je me prenais ? Alors que Yediel souriait comme un idiot.

Dorée se rapprocha, un sourcil relevé. Je pouvais parier tout l'or de ce pays que cette vue lui plaisait autant qu'à moi. Yediel ne se débattait pas, au contraire, il attendait de voir ce que je lui réservais. Et je n'étais pas sûr qu'il allait apprécier bien longtemps mon audace..

- Mesdames, votre attention s'il vous plaît ! J'ai là pour vous, une nouvelle fort plaisante. Le roi Yediel Ezzelim, ici présent, m'a partagé une anecdote qui j'en suis sûre va tous vous ravir. De ma main libre, j'empruntais le verre de champagne d'un invité sur ma droite. Il compte profiter de cette charmante soirée pour se trouver une prétendante au titre de reine et donc se languit de pouvoir échanger avec vous !

- À quoi tu joues, Dayle ? Il murmura.

Yediel tenta de se lever, mais je lui fis comprendre discrètement de ne pas bouger.

DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant