Chapitre 48

69 13 2
                                    



Les yeux clos, je ne voyais que du noir jusqu'à ce que je me décide à les ouvrir. Mon cerveau mit un moment pour se rappeler ce qui m'était arrivé et où je me trouvais. Mon dos me faisait terriblement mal et ma nuque avec également. Ma posture devait jouer sur cela, puis le sol terreux et caillouteux. Je me relevais de peu toujours en restant assis à terre, les jambes légèrement pliées.

Il faisait quasi jour, ce qui voulait dire que je ne m'étais pas assoupi longtemps. J'inspirais un bon coup, plus calme mais toujours aussi perturbé. J'allais sniffer l'air à la recherche de cette odeur, cependant, on m'arrêta dans mon élan.

- Oh.. tu es réveillée ? J'ai eu peur.. Une petite voix m'effraya.

Je me retournais aussitôt vers une petite fille qui avait l'air d'avoir cinq ans tout au plus. Ma bouche ne pouvait émettre de son, tant la surprise s'imbibait de mon corps et mon esprit. L'odeur.. elle venait de cet enfant !

- Comment est-ce possible ? Je marmonnais à moi-même, avant de me lever vers elle. Pourquoi.. Pourquoi tu portes l'odeur de mon père ? Je finis par hurler malgré-moi.

La petite eut subitement peur, et cela se comprenait. Sauf, que je ne me contrôlais plus. L'idée qu'elle portait l'odeur de mon père me rendait dingue, comment et pourquoi ? Nous ne pouvions pas avoir la même odeur qu'une autre personne.. enfin, c'est ce qu'on m'avait toujours dit. Alors.. il me fallait une explication.

L'enfant se leva et recula légèrement, les mains posées sur son visage en larme. Mon côté sauvage prenait le dessus, je sentais mes yeux me piquer alors que je m'avançais vers elle pour lui attraper les épaules.

- Réponds-moi ! Je la secouais.

- Tu vas me le dire ? Je renchérissais.

La petite me mordit soudainement le poignet, me prenant au dépourvu, puis elle profita du fait que je la lâchais pour partir en courant. Je me tenais le poignet, putain ! Cette minuscule chose en avait dans la mâchoire.

Je jurais en hurlant, lâchant des « merdes » et des « faits chier » à tout-va. Je cognais dans des pierres et j'en vins à détruire le vieux canapé. J'aurais pu la rattraper, mais le peu de conscience qu'il me restait m'avait obligé à ne pas le faire. Je ne voulais pas perdre la tête, même si c'était le cas.

Sans attendre, je me dépêchais de retourner à l'appartement. La seule qui pouvait me répondre s'y trouvait. Elle avait forcément une explication à cela. Comment une minuscule petite humaine pouvait sentir comme mon paternel ?

Sur le moment, je n'avais pas pensé à utiliser l'une de mes portes. J'étais bien trop submergé. Je courrais et m'époumonais comme une idiote. Mais.. je crois que de courir, cela me faisait du bien à quelque part. J'étais en ébullition, une proie facile à ceux qui chercherait à me faire exploser, car je venais déjà d'imploser, d'une secousse brutale et soudaine.

La porte ouverte à la hâte, j'eus le droit au regard étonné de toute la compagnie. Ils comprirent aussitôt que quelque chose n'allait pas, et Shogo se tenait déjà près de la porte, comme s'il m'attendait et m'avait senti arriver. Il s'apprêtait à l'ouvrir, je le remarquais grâce à sa main en l'air.

Je cherchais Lavelaï du regard, elle se tenait près de Aléliss, debout dans un coin. Aussitôt trouvé, je me dépêchais de la rejoindre d'un pas lourd et dangereux.

- J'ai.. j'ai vu, non, putain ! Je me tirais les cheveux rageusement, ne trouvant pas les mots. Il y a une gamine qui a exactement la même odeur que mon père ! Explique-moi comment cela se fait-il !

DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant