Chapitre 2

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Une brûlure intense s'immisça directement dans mes veines à la vue de cet homme. Une émotion vive, qui se prénommait la vengeance, en était la raison. Je fulminais à l'idée d'intégrer mes griffes dans sa chair et de voir le désespoir ainsi que le désarroi dans les yeux de son imposture de père. Il allait voir ce que cela faisait de perdre un être cher. Je me promettais de le lui faire ressentir la même sensation, la même souffrance. Peu importait le sors que l'on allait me promettre par la suite.

Yediel, j'aurais pu me sentir coupable pour lui parce qu'autrefois je m'entendais bien avec. Je ne l'avais pas vu des masses, mais le peu avait été agréable. Cependant, l'intensité de ma colère envers son paternel m'empêchait de ressentir ne serait-ce qu'un peu d'empathie en son égard. Je l'observais, ce jeune garçon qui dans le passé fut quelqu'un de très gentil. Son regard était toujours aussi doux et bienveillant.

Ma mâchoire se serra lorsque je remarquais le roi s'avancer un peu plus, auprès de son fils. Un grand sourire égaillait ce visage hideux et vieillit par le temps. Je ne supportais pas de voir ses sombres pupilles duper les habitants autour de moi. S'ils savaient à quel point il était mauvais en réalité.. J'en recevais des frissons de dégoût.

- Très chers citoyens et citoyennes. Il commença tout levant son verre. Je suis ravi de vous retrouver ce soir au sein de ce château, afin de pouvoir fêter l'année de plus de mon premier garçon, ma fierté. J'aimerais en tant que souverain de ce royaume, vous voir vous amusez en cette belle nuit printanière et profitez de celle-ci pour oublier tous vos soucis. Esbienik ! Il termina.

Esbienik, c'était une vieille expression qui voulait dire de laisser les choses derrière sois et de vivre heureux. Vivre heureux ? Le culot qu'il avait de dire ça alors qu'il créait lui-même des problèmes aux autres. Cette façade ne me donnait que plus envie de la détruire afin de délivrer la vérité au monde qui nous entourait. Montrer que notre roi ne pensait en réalité qu'à sa petite personne.

La foule se réjouit tout en riant et dansant, tout en buvant et plaisantant. De mon côté, je décidais de quitter mon coin de sécurité afin de courir vers les tables. J'observais, puis attrapais un verre ainsi qu'un couteau rapidement. Je devais me fondre dans la masse, même si c'était compliqué avec ce regard aussi dépourvu de clarté et cet accoutrement bon à être jeté.

J'étais rempli de terre de la tête aux pieds, mes cheveux ondulés en bataille, mais je ne comptais pas laisser cette chance me passer sous le nez. J'étais arrivée le bon jour, au moment où les gardes se trouvaient être le moins sur le qui-vive. La plupart bien trop occupés à boire ou bien batifoler avec des femmes. Et cela m'arrangeait bien.

Un coup d'épaule, puis un autre, j'avançais sans prendre la peine de m'excuser. Je voyais ce petit chemin au loin, sur le côté de la demeure. Celui-ci donnait sûrement sur la cour arrière. Je continuais de marcher, ici les lumières n'éclairaient pas tant que ça, uniquement celles des fenêtres faisaient le taf. D'ailleurs, je perçus l'une d'entre-elle ouverte au fond. C'était un joli moyen d'entrer ni vu, ni connu.

Je jetais un coup d'œil, vérifiant que personne ne se trouvait dans la pièce. Heureusement pour moi, ce n'était pas le cas. C'est pourquoi j'entrais aussitôt avec le plus de discrétion possible. Je me trouvais dans l'un des nombreux salons, ce dernier bien plus grand que ma maison entière. Un feu de cheminée égayait l'endroit, me donnant presque envie de m'arrêter, mais je n'avais pas de temps à perdre.

Près de la porte, j'écoutais les environs et il ne semblait y avoir aucun bruit de suspect. J'ouvris celle-ci avec beaucoup de précautions et une fois sûr qu'aucun danger ne se trouvait-là, je me lançais rapidement dans le couloir. Il faisait une chaleur agréable qui aurait pu me réchauffer le cœur dans d'autres circonstances. Sauf que là, ce n'était pas le cas.

DIMENSION - TOME 1 (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant